"Imaginez que vous vous donnez soudain le droit d'être furieusement heureux. Oui, imaginez une seconde que vous n'êtes plus l'otage de vos peurs, que vous acceptez les vertiges de vos contradictions. Imaginez que vos désirs gouvernent désormais votre existence, que vous avez réappris à jouer, à vous couler dans l'instant présent. Imaginez que vous savez tout a coup être léger sans être jamais frivole. Imaginez que vous êtes résolument libre, que vous avez rompu avec le rôle asphyxiant que vous croyez devoir vous imposer en société. Vous avez quitté toute crainte d'être jugé. Imaginez que votre besoin de faire vivre tous les personnages imprévisibles qui sommeillent en vous soit enfin à l'ordre du jour. Imaginez que votre capacité d'émerveillement soit intacte, qu'un appétit tout neuf, virulent, éveille en vous mille désirs engourdis et autant d'espérances inassouvies. Imaginez que vous allez devenir assez sage pour être enfin imprudent.

Imaginez que la traversée de vos gouffres en vous inspire plus que de la joie. C'était tout cela être le Zubial."

Alexandre Jardin, Le Zubial

3.9.22

La kiffance

 C'est mon premier week-end sans RIEN de prévu depuis... Me souviens plus !

C'est savoir que mes têtes multicolores vont bien là où elles sont. 

C'est avoir quelques démarches administratives désagréables à faire pendant 4-5 heures, mais se préparer à les faire en se disant qu'il y a toujours plus malheureux que soit.

C'est se promener à Oualpé dans la maison en dansant, sous le regard amusé de son amoureux.

C'est avoir le temps de lire l'un des deux trop chouettes bouquins que m'a offerts ma Bellzouzou pour mon anniversaire, quand je suis allée à son anniversaire (tu suis ? ).

C'est te réveiller la nuit, sans t'énerver à essayer de te rendormir de peur d'être encore plus fatiguée au travail.

C'est ne pas avoir à faire la cuisine et manger tous les restes tout le week-end. 

C'est ton chéri qui est trop content parce qu'il va passer la journée à pratiquer son art martial préféré.

C'est toi qui es trop contente que ton chéri soit trop content parce qu'il va passer la journée à pratiquer son art martial préféré, vu qu'il ne sait pas ne rien faire et que tu as bon espoir de t'offrir un bon bain de rienfaisance d'au moins trois heures dans le week-end.

C'est te demander ce qu'il y a au cinoche et réaliser que tu n'y es pas allée depuis des mois alors que tu adores ça. 

C'est décider, le temps d'une journée seulement, d'essayer d'arrêter de te faire du souci pour tes parents, d'arrêter de te faire du souci pour les deux amis de Petitout qui vivent depuis des mois des périodes financièrement, familialement et psychologiquement difficiles, d'arrêter de te faire du souci pour Petitout qui est si malheureux pour ses amis qu'il rumine jour et nuit et ne savoure pas comme il le devrait les fruits de son beau travail, d'essayer d'arrêter de t'inquiéter des tomates à presque 5 euros le kilo, du porc dont le prix au kilo a doublé, du bœuf devenu inaccessible, tout autant que le fromage, d'arrêter de t'inquiéter pour la crise économique qui s'annonce et pour ces personnes de ta connaissance qui galerent déjà tellement, que tu crains de les retrouver sur le carreau. C'est essayer d'arrêter de penser. 

C'est te dire qu'il va vraiment falloir créer un potager et faire des conserves pour tes enfants, en prévision. 

C'est être fière de toi car tu as drastiquement diminué ta consommation d'alcool, parce que tu t'etais rendue compte pendant les semaines de canicule que certaines bières étanchaient ta soif mieux que l'eau et que ça inquiétait Petitout.

C'est décider d'essayer la meditation de pleine conscience pour essayer de déconnecter ton cerveau pendant quelques minutes, parce que rien d'autre n'a marché. 

C'est te dire que tu vas enfin avoir le temps de te faire une pédicure (à la fin de l'été et des nus-pieds il était temps) et une manucure.

C'est te dire que tu ferais bien de ranger tes vêtements après avoir rangé la maison et te dire que ça pourra bien attendre le prochain week-end car finalement celui-ci est déjà. bien rempli.

C'est penser au prochain Noël et te réjouir par avance des retrouvailles avec tes têtes multicolores en mode cocooning-chocolat-chaud-biscuits-films et contes de Noël et gros câlins. 

C'est te dire qu'il faut aussi savoir apprécier l'instant présent et te rendormir en vous souhaitant un excellent week-end. 

6 commentaires:

Bellzouzou a dit…

J'aime bien tes kiffances! profite!

Anne a dit…

Ne pas préparer les repas!!!Trop top!

dany a dit…

Je prends note ! merci de tes sages conseils...

Anonyme a dit…

Je me retrouve dans tellement de tes kiffances! Savoir les enfants bien, même loin; danser toute nue dans le salon; avoir le temps de lire loooongtemps (c’est quoi, tes livres d’anniv?); manger des restes parce qu’on est moins nombreux…et aussi essayer d’arrêter de se faire du souci; penser régulièrement à un potager et à des conserves (mais détester jardiner…); m’empêcher de boire un pimm’s tous les soirs d’été, s’abonner à Petit Bambou (puis laisser tomber au bout de quelques mois…); moins remplir les week-ends et se laisser le temps de vivre!

Eve a dit…

J’ai oublié de lettre mon prénom: c’était Ève, le précédent comm 😉

Nevrosia a dit…

Bellzouzou :
J'ai kiffé moins longtemps que je ne l'aurais souhaité, mais je recommencerai. Merci ma belle

Anne :
En même temps je passe mon temps à harceler mes enfants au téléphone pour m'assurer qu'ils mangent bien et dorment bien. Alors ça reste ma préoccupation au fond.

Dany :
Fais-toi du bien ma chère Dany et accepte que l'on t'en fasse.

Eve :
Deux livres de Joyce Maynard et j'ai commencé par "les règles d'usage".
Je te souhaite plein de kiffances.
Aujourd'hui je n'avais rien prévu d'autre que lire et accompagner Toutgrand acheter ses lunettes (le week-end dernier fut épuisant), mais finalement ce matin c'est grand rangement de fin d'été et cet après-midi, après avoir accompagné Toutgrand, je vais me faire plaisir en achetant l'outil de mes futurs plaisirs,,, je vous raconterai ;-)
Bon week-end!

Bises à toutes mes chères amies