"Imaginez que vous vous donnez soudain le droit d'être furieusement heureux. Oui, imaginez une seconde que vous n'êtes plus l'otage de vos peurs, que vous acceptez les vertiges de vos contradictions. Imaginez que vos désirs gouvernent désormais votre existence, que vous avez réappris à jouer, à vous couler dans l'instant présent. Imaginez que vous savez tout a coup être léger sans être jamais frivole. Imaginez que vous êtes résolument libre, que vous avez rompu avec le rôle asphyxiant que vous croyez devoir vous imposer en société. Vous avez quitté toute crainte d'être jugé. Imaginez que votre besoin de faire vivre tous les personnages imprévisibles qui sommeillent en vous soit enfin à l'ordre du jour. Imaginez que votre capacité d'émerveillement soit intacte, qu'un appétit tout neuf, virulent, éveille en vous mille désirs engourdis et autant d'espérances inassouvies. Imaginez que vous allez devenir assez sage pour être enfin imprudent.

Imaginez que la traversée de vos gouffres en vous inspire plus que de la joie. C'était tout cela être le Zubial."

Alexandre Jardin, Le Zubial

16.3.21

Les mamans

Alors que je voulais commenter https://bellzouzou.blogspot.com/2021/03/gere-ton-stress-avec-laieule.html, de dame Bellzouzou, je me suis dit que quitte à écrire Guerre et Paix, je ferais aussi bien de lui répondre ici : 

"Imagine que ton Aïeule fasse la même chose chez toi (car elle vit plus loin et les visites dominicales sont inenvisageables), sur plusieurs jours, tout en te disant comment tu dois élever tes enfants (qui sont tous majeurs, mais qu'elle visualise toujours avec leurs doudous), tout en colonisant tes frigos avec les valises de nourriture qu'elle ne manque pas de transporter en tgv (au grand damne des malheureux qui lui proposent leur aide pour les porter), car c'est bien connu à Lyon on peine à trouver de quoi se sustenter... Pour le téléphone j'ai toujours été une "fille indigne qui ne prend pas des nouvelles de sa mère", alors elle n'insiste plus, mais elle s'est rabattue sur ses petits-enfants (en particulier Petitout), qui ne m'en remercient pas, mais n'oseraient jamais ignorer un appel de leur grand-Aïeule ("plus proche de la fin, que du début de sa vie" : je cite), de crainte de s'en vouloir le restant de leurs jours s'il lui arrivait quelque chose (m'enfin surtout Petitout, pasque visiblement les deux grands sont moins poreux à la culpabilité). Nota : ils doivent me trouver en pleine forme car ils n'ont aucun scrupule à ignorer les miens. 

Bref ! Envoyer des SMS à son jeune fiston, étudiant loin de la maison, tous les jours pour savoir s'il a mangé à sa faim, s'il a passé une bonne journée ou lui souhaiter une bonne nuit et téléphoner au bout de 24h s'il ne répond pas (au cas où il aurait fait un malaise seul dans sa chambre d'étudiant, ton pauvre petit) (alors-même que ce jeune hypocondriaque studieux a averti ses camarades de classe et voisins, d'appeler fissa les pompiers s'il ne se présente pas en cours car il est un étudiant sérieux et une absence ne pourrait être due qu'à une urgence vitale at least!) est-ce comparable ? "

2 commentaires:

Anne a dit…

On ne se refait pas, et l'on reste, toujours, la fille de sa mère.
Je te dirai, dans quelques mois, si j'arrive à être une cool grand mère (Ils parlent de m’appeler mémé! Pas sûr que cela me rende cool...).

Névrosia a dit…

Rhooooooooh trop bien !
Tu es la première de mes blogocopines à devenir grand-mère. J'ai hâte que tu nous racontes ce que ça fait de devenir une mémé.