"Imaginez que vous vous donnez soudain le droit d'être furieusement heureux. Oui, imaginez une seconde que vous n'êtes plus l'otage de vos peurs, que vous acceptez les vertiges de vos contradictions. Imaginez que vos désirs gouvernent désormais votre existence, que vous avez réappris à jouer, à vous couler dans l'instant présent. Imaginez que vous savez tout a coup être léger sans être jamais frivole. Imaginez que vous êtes résolument libre, que vous avez rompu avec le rôle asphyxiant que vous croyez devoir vous imposer en société. Vous avez quitté toute crainte d'être jugé. Imaginez que votre besoin de faire vivre tous les personnages imprévisibles qui sommeillent en vous soit enfin à l'ordre du jour. Imaginez que votre capacité d'émerveillement soit intacte, qu'un appétit tout neuf, virulent, éveille en vous mille désirs engourdis et autant d'espérances inassouvies. Imaginez que vous allez devenir assez sage pour être enfin imprudent.

Imaginez que la traversée de vos gouffres en vous inspire plus que de la joie. C'était tout cela être le Zubial."

Alexandre Jardin, Le Zubial

8.4.20

Question aux femmes de plus de 50 ans

Je me souviens que lorsque je lui avais annoncé notre séparation, mon ex-mari s'était empressé de jeter ce qu'il appelait mon "kit de nymph*omane"** et avec l'élégance qui le caractérise, disait à nos enfants que j'avais le fe*u aux fesses et que j'allais les abandonner pour partir avec le premier homme venu. 

Ça m'avait beaucoup amusée, car je n'ai rien d'une nymphomane, je ne suis qu'une quadragénaire épanouie dans sa seskualité. Ce fut l'occasion de parler avec mes enfants, qui avaient alors 12, 14 et 16 ans, du respect de l'intimité de chacun, mais aussi de l'amour, de l'amour physique, de l'égalité femme/homme et du respect. 

J'ai des amies de tous les âges et rares sont celles qui expriment, même pudiquement, des besoins et encore des fantasmes en la matière, même chez les plus jeunes (la trentaine). Et en cette période de confinement aucune amie en couple ne m'a dit être ravie d'avoir l'occasion de partager plus de moments d'intimité avec son chéri. Et pourtant, n'est-ce pas l'occasion rêvée et la meilleure façon de se détendre ? 

Dites-moi s'il vous plaît, mes aînées, continue t'on d'avoir du dé*sir, des fanta*smes et du plai*sir après cinquante ans ?

**huile de massage come*stible, huile chauf*fante come*stible, poudre gour*mande, etc. 

9 commentaires:

Mamanlit a dit…

Je n'ai pas 50 ans...mais 45...Alors oui, je continue d'avoir du désir...mais c'est plus par phase.
Ok, je ne t'aide pas...

Névrosia a dit…

Si c'est très intéressant. As-tu identifié le rythme et le déclenchement des phases ?
Moi, par exemple, c'est souvent hormonal, à l'approche des anglais, mais aussi en fonction du temps (quand il fait chaud je suis intenable) ou quand il fait quelque chose qui me touche et que je me dis que je l'aime.

Isabelle a dit…

Pour répondre à ta question, oui, il y a encore du désir, et même plus que jamais en ce qui me concerne.
J'ai 52 ans, je suis mariée depuis 30 ans. J'ai connu sexuellement 4 hommes avant mon mari. Le premier était très jeune (moi aussi) et inexpérimenté, ce ne fut pas une expérience désagréable pour autant, c'est même mon meilleur souvenir, les deux suivants m'ont donné du plaisir sans me faire grimper au 7ème ciel et le dernier était éjaculateur précoce. J'aurais pu connaître d'autres hommes, mais j'étais un peu prude et fleur bleue, et je le regrette.
J'ai toujours aimé mon mari, mais ça n'a jamais été la passion, nous nous sommes rencontrés, plu, bien entendu, nous n'avons pas cherché plus loin, nous avons « suivi le chemin » nous sommes mariés, avons eu deux enfants, fait construire notre maison, nous y vivons toujours. Nous nous sommes toujours bien entendu, nous avons beaucoup de choses en commun, loisirs, goûts, façons de penser , de voir la vie. Je le considère plus comme un grand ami, un colocataire très agréable, sans histoire depuis toujours, un père pour mes enfants, un compagnon sérieux, efficace, stable. Sexuellement nous nous entendons assez bien, avec des hauts et des bas comme dans tous les couples j'imagine, des périodes où nous avons plus ou moins envie de faire l'amour, mais ça a toujours été un peu la routine, une routine agréable, rassurante ; mon mari sait ce que j'aime et sait parfaitement comment me donner du plaisir, et réciproquement. Avec le temps, nous éprouvons moins l'envie de faire l'amour, mais c'est toujours un moment agréable néanmoins.
Il y a deux ans et demi, j'ai entamé une liaison avec un de mes vieux amis qui me tournait autour depuis longtemps. C'est un homme plus âgé que moi, et assez laid. Au départ je n'étais pas du tout attirée physiquement par lui et l'idée qu'il pose ses mains sur moi me dégoûtait un peu. Mais je me suis forcée à ne pas trop réfléchir, et puis j'ai été emportée par l'envie de vivre cette aventure comme si elle était la dernière opportunité pour moi, avant de mourir, ou du moins avant d'être trop vieille, de faire l'amour avec un homme autre que mon mari, de connaître encore un homme charnellement, moi qui n'avais jamais trompé mon mari, seul partenaire depuis un peu plus de 30 ans. Et puis l'idée d'une liaison clandestine, du piment dans ma vie…
Et puis l'envie d'être à nouveau courtisée, choyée, désirée par cet homme aux petits soins, qui s'inquiétait toujours pour moi, m'écrivait des lettres et des sms enflammés...
Cet homme, marié de son côté, m'a énormément excitée dès notre première fois.
Il m'a fait ce que d'autres hommes m'avaient fait, mais d'une façon beaucoup plus « sexuelle », excitante, et ceci mèlé à l'interdit, à la peur d'être découverts, m'a fait jouir comme jamais je n'avais joui avec personne. Il m'a fait aimer des choses que mon mari ne me fait pas et que je croyais ne pas aimer. Le fait de ne pas le voir souvent, la clandestinité, nos appels secrets, tout cela fait que je suis très excitée quand je le vois et que ma sexualité en est toute chamboulée . Je suis dans l'attente et dans le désir permanent de lui. Et pourtant, cet homme parfois me dégoûte physiquement autant qu'il m'attire, et je culpabilise de tromper mon mari à qui je n'ai rien à reprocher et qui serait si malheureux s'il apprenait cette liaison.
Ma sexualité avec mon mari n'a pas pâti de cet adultère, au contraire, au départ, elle a « profité » de cette excitation nouvelle. Elle est désormais redevenue ce qu'elle était avant, la routine agréable, confortable, rien à voir avec ce que je vis avec mon amant.
En ce moment je suis confinée avec mon mari et mes enfants, et ce qui me manque le plus, c'est mon amant.

Névrosia a dit…

Merci Isabelle, vraiment. Je suis émue, touchée et tellement heureuse de ta confiance. Merci d'avoir partagé ton expérience. Je suis toujours émue quand une femme cultive son plaisir. Ça semble si évident pour les hommes et si compliqué pour les femmes, que j'avais l'impression que la ménopause sonnait le glas du plaisir/désir féminin. Je donnerais cher pour que tu me racontes dans 20 ans la suite de ton parcours de femme face au désir et au plaisir. Prends soin de toi.

bbloisirs a dit…

50 ans et plus...
Je vais avoir 70 ans le mois prochain, je suis mariée avec le même homme depuis 41 ans
Nous avons eu des hauts et des bas dans notre vie sexuelle en particulier quand j'étais crevée par mon boulot, les enfants.... on dirait " la charge mentale" aujourd'hui
Depuis que les enfants ont quitté le nid, et que nous sommes en retraite, c'est beaucoup mieux : c'est plus facile, nous avons le temps, le bruit que nous pouvons faire ne gênera personne même après "les disputes" :) ( que nous n'avons plus! )
Il n'y a pas d'heure, pas de moments, il nous suffit de fermer la porte pour ne pas être dérangés. Nous nous connaissons bien mais quelques nouveautés sont encore possibles.
Je n'ai qu'une amie avec laquelle je peux parler de cela mais je n'en ai jamais parlé avec mes sœurs ni aucun de mes enfants adultes.
Profite ,tu as encore beaucoup de temps devant toi

Névrosia a dit…

Rhooooooo merci bbloisirs !
Ça me réconforte à un point que tu n'imagines pas.
À 70 ans on continue de faire l'amour et on ne se dispute plus. L'avenir ne m'a jamais semblé aussi prometteur.
Belle suite à vous deux.

Mamanlit a dit…

Je suis en train de penser, en relisant les autres et suite à ta question.
Un truc idiot mais, mine de rien, les 50 nuances de Grey, avec leurs passages érotiques écrits avec les pieds, ont booster ma libido... Une sorte de porno, mais pas visuel, le fait de lire des scènes un peu crues m'ont émoustillée au point de réveiller mon mec la nuit pour lui sauter dessus.
Je précise quand même que nous sommes assez libérés à l'état naturel et que ce n'était pas forcément le frisson de découvrir quelque chose auparavant interdit.

Névrosia a dit…

Mamanlit :

Tout ce qui émoustille (dans le respect de la loi plus que de la morale ;-) me semble intéressant.

Je n'ai pas lu le livre, mais il semblerait que ce genre de littérature ait grand succès et remplace avantageusement les Harlequin ou autre Danielle Steel. Du coup je vais en emprunter un pour voir si ça me fait de l'effet.

Assez libérés à l'état naturel ??? :-)

Célestine ☆ a dit…

Je ne crois pas que la sexualité épanouie soit une question d'âge...mais plutôt d'harmonie.
Et celle-ci peut ou non être présente à tout âge !
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆