"Imaginez que vous vous donnez soudain le droit d'être furieusement heureux. Oui, imaginez une seconde que vous n'êtes plus l'otage de vos peurs, que vous acceptez les vertiges de vos contradictions. Imaginez que vos désirs gouvernent désormais votre existence, que vous avez réappris à jouer, à vous couler dans l'instant présent. Imaginez que vous savez tout a coup être léger sans être jamais frivole. Imaginez que vous êtes résolument libre, que vous avez rompu avec le rôle asphyxiant que vous croyez devoir vous imposer en société. Vous avez quitté toute crainte d'être jugé. Imaginez que votre besoin de faire vivre tous les personnages imprévisibles qui sommeillent en vous soit enfin à l'ordre du jour. Imaginez que votre capacité d'émerveillement soit intacte, qu'un appétit tout neuf, virulent, éveille en vous mille désirs engourdis et autant d'espérances inassouvies. Imaginez que vous allez devenir assez sage pour être enfin imprudent.

Imaginez que la traversée de vos gouffres en vous inspire plus que de la joie. C'était tout cela être le Zubial."

Alexandre Jardin, Le Zubial

22.3.20

La harceleuse

Une certaine Bellzouzou, qui en d'autres temps fut une autruche, ne cesse de me harceler pour que je profite du confinement pour revenir écrire ici. Alors je m'exécute. D'abord parce que je l'ai vue poursuivre Mads Mikkelsen de ses assiduités et je la sais donc inépuisable et ensuite parce que le temps que je passerai à écrire je ne le passerai pas à penser et c'est sans doute le mieux en ce moment.

D'un côté cette pause forcée me semble être une aubaine.
C'est une aubaine pour moi parce que mon emploi n'est pas menacé, parce que j'ai un logement dans lequel me confiner, j'ai même une terrasse sur laquelle me confiner au soleil et parce que j'ai tous mes enfants avec moi et que je les sais (presque) tous en sécurité.

D'un autre côté je sais que l'ennui est mon pire ennemi, notamment parce qu'il me laisse le temps d'observer, d'analyser les choses, de réfléchir et comme dirait le regretté Desproges "de mesurer toute l'étendue de mon malheur".

Vous l'aurez compris, je me sens un peu schizophrénique en ce moment car j'ai un tempérament insupportablement optimiste. Alors dans ma tête alternent les analyses négatives et les solutions pour arranger les choses le mieux possible.

Mon cerveau est donc en surchauffe et mes humeurs aussi. Pour ne pas que ma famille me fasse interner trop rapidement et parce que ce vase-clos ne doit pas devenir un enfer pour tous, j'ai décidé que tout va bien.
Je suis tout à fait capable de décider que tout va bien pendant une durée déterminée et tout ira bien. Mais ça ne m'empêchera pas de continuer d'observer, d'analyser et de réfléchir à des actions à venir.

Donc, en résumé : je suis une cocotte minute !

Et je crois que nous sommes nombreux dans cette situation. L'épreuve du confinement sera avant tout psychologique, il va falloir tenir dans la durée.

Mais pour ça aussi nous pouvons nous soutenir. Alors si vous voulez vous lâcher dans les commentaires parce qu'au bout de 5 jours de confinement vous ne supportez déjà plus : votre conjoint, votre beau-fils, vos enfants, vos voisins... (liste non-exhaustive) : Allez-y ! 

Ce qui se dit chez la Névros, reste chez la Névros....


May the force be with you ! 


26 commentaires:

Chantal a dit…

Etant confinée seule dans l'appartement et dans l'immeuble, la seule personne dont je pourrais avoir assez est moi et ce n'est pas encore le cas.
Bon confinement en famille.

Névrosia a dit…

Chantal :
Et justement, seule avec vous-même, pas trop dur ou une aubaine pour l'introspection ?
Les proches prennent-ils plus souvent des nouvelles ?
Des opportunités pour des échanges visuels avec les immeubles à proximité ?
J'ai lu que certains voisins échanges avec des messages sur les vitres ou balcons.

Chantal a dit…

Avec de l'aide et pendant de nombreuses années, j'ai pratiqué l'introspection ; je pense n'avoir plus grand chose à examiner et me trouve bien en ma propre compagnie, ce qui n'a pas été toujours le cas.
Les proches prennent souvent des nouvelles, les moins proches, des revenants, c'est amusant et agréable aussi. J'apprécie le bon que cela me procure : du temps libre, du repos, une autre manière de vivre...
Mon appartement dispose d'un balcon, je m'y tiens un peu, regarde ce qui se passe dans la rue, j'écoute aussi lorsque j'entends des gens parler. Y a-t-il un risque de finir commère ? J'espère que non.
Pour le moment, pas d'échange sur les vitres ou balcons avec mes voisins. C'est une idée et je vais peut-être faire une sorte d'affiche pour demander du pain. Je n'en ai plus et, étant cas contact, je suis confinée +++ jusqu'à dimanche prochain.
On dirait bien que le covid-19 me rend bavarde.
Je vais quand même m'arrêter là.

Névrosia a dit…

Chantal, c'est un plaisir de vous lire, je suis heureuse que vous soyez bavarde.

Les boulangers font des livraisons sur les pas de portes par ici pour les personnes à préserver tout particulièrement. Appelez le vôtre, qui sait ?

Quant aux voisins, si vous commencez à échanger via des affiches, venez nous raconter s'il vous plaît.

Vous avez bien de la chance d'être en paix avec vous-même, ce n'est pas donné à tout le monde.

Névrosia a dit…

P.s : pour ce qui est de devenir commère, nous sommes tous susceptible de le devenir.
Une voisine a profité du confinement pour passer sa tête et m'a confié avoir toujours été curieuse de voir notre terrasse. Une autre parlait si fort sur son balcon que j'ai moi aussi pris des nouvelles de toute sa famille. Un voisin qui bricolait dans son garage l'a entendue parlé et a mal compris. Il a cru qu'elle lui reprochait de ne pas respecter le confinement, il en a profité pour nous faire remarquer que nous avions de la chance d'avoir cette grande terrasse.
Bref ! Ce calme inattendu nous rend tous commères.
Ps2 : chouette ! Vous aurez bien des choses à nous raconter.

Bellzouzou a dit…

Je voudrais pas dire, mais tu étais déjà très commère avant, hein.

BALLADINETTE a dit…

il y a mon fils qui m'appelle mais juste parce qu'ils ont dit à la télé qu'il faut s'occuper des personnes âgées ==> Je n'ai que 57 ans.
je l'ai déshérité, nan mais ! il n'y a plus de respect ma brave dame....

Sinon, je sieste un max.... sans culpabiliser...

Névrosia a dit…

Bellzouzou :

:-) de la part de quelqu'un qui participait à des thé-potinage, c'est l'hôpital qui se fout de la charité.
Mais je reconnais que je suis toujours fascinée par les interactions au sein des familles (j'aurais adoré être notaire, rien que pour le plaisir d'assister aux lectures de testaments).
Je viens de finir l'autobiographie d'un médecin de campagne qui racontait un peu la vie de ses patients, c'était amusant et touchant.
Par contre, ça m'exaspère que ma voisine hurle comme un goret qu'on égorge à chaque fois qu'elle joue à la bête à deux dos avec le voisin. Pas envie de lui demander quelles sont ses références.
Et puis à vrai dire je suis trop lâche pour être commère, je ne supporterais pas d'être témoin du malheur des gens.

Balladinette :

Le deshériter c'est le minimum il me semble dans ce cas :-)
Veinarde ! Je ne m'autorise pas à siester par solidarité familiale et pour préserver le moral des troupes.

J'ai institué des règles spéciales "confinement". Ayant un fils en terminale avec une grosse charge de travail et un autre réquisitionné, je m'efforce de conserver un rythme de vie "normal"et équilibré.

Aussi, nous nous levons entre 6 et 7h, respectons les plannings habituels et nous couchons tôt du lundi au vendredi et pas trop tard le samedi.

La seule chose qui change c'est qu'il faut prévoir non pas un mais deux repas familiaux par jour, en plus de courses alimentaires plus importantes. Nous cuisinons chacun notre tour, mais c'est toujours bibi qui s'occupe majoritairement du ménage et de l'ordre pour que notre logement reste vivable en mode grande famille en confinement.

Bref ! J'ai fait le choix de la discipline, alors qu'en vrai je rêve de me prélasser sur ma terrasse au soleil, avec un cocktail de fruits alcoolisé et toutes mes lectures de retard. Soupir. J'essaierai de siester et tout le reste le week-end prochain, mais ce n'est pas gagné vu que ce week-end quand ils s'ennuyaient ils me sollicitaient à tour de rôle.
Je ne serais pas surprise qu'il y ait des burn out suite au confinement.
Mais bon, pour l'instant ça va.

Anne a dit…

Moi aussi j'ai décidé que tout allait bien!
J'ai rué dans les brancards pour ne pas me retrouver elfe de maison pour toute la tribu (y'a que la nouvelle/future ex (le confinement exaspère les qualités et les défauts et l'on ne peut plus tricher) d'Arthur qui se croit à l'hôtel. Du coup je lui ai demandé une pension).
J'essaie d'apaiser la panique rampante de Gilles (il est persuadé que s'il l'attrape il en crèvera).
J'essaie de maintenir l'harmonie.
Et je sors deux fois par semaine pour assurer mes tours de garde (en priant dieu, le diable, la chance de ne pas être celle qui contaminera la maison).

Névrosia a dit…

Tu as bien fait de ruer dans les brancards.

Par ici, c'est le fils de mon bûcheron qui s'est sauvé de son studio et s'est invité à rester le temps du confinement quand il l'a appris. Il n'a jamais vécu avec nous et a reçu une éducation bien différente de celle de mes enfants, pas facile tous les jours, notamment avec mon bûcheron qui lui passe tout trop heureux qu'il nous ait préférés à son ex-femme (qui vit pourtant seule et pourrait gâter son fiston à longueur de journée) et à ses grands parents maternels, pas si vieux, qui n'en feraient pas moins à la campagne.

Il a fait le choix de notre maison vivante, joyeuse et de mes bons plats. Je me concentre sur cette pensée pour ne pas trop m'énerver quand la tension monte.

En tout cas tout cela aura au moins eu le mérite de confirmer que mes enfants sont bien élevés et que même en confinement nous nous entendons bien.

Ce n'est pas la première fois que tu gères les angoisses de Gilles, tu es une épouse admirable : courage !

Quant à ta future-ex belle fille, là y a commérage possible, il faut absolument que tu nous racontes en détail le comportement de miss-princesse, qu'on se défoule un peu en ayant envie de lui coller des baffes virtuelles ! :-)

Anonyme a dit…

Ici dans le Grand Nord j'ai réussi à envoyer mon ado de bientôt 16 ans (en 2nde et qui n'a donc que "peu" à faire d'après lui!!!) chez son père avec son grand frère étudiant pour qu'ils confinent de concert dans une maison avec jardin plutôt qu'en appartement.
Je suis donc seule avec moi-même depuis une semaine et ça me va plutôt bien.
Je fais une petite chanson débile et me filme chaque matin pour donner du courage à mes collègues et amies qui angoissent plus que moi.
On se fait des apéros via Zoom et c'est plutôt chouette.
Ce qui me chagrine le plus c'est de ne pas pouvoir rejoindre mon cher amant breton le WE de début avril pour son anniversaire...
Et aussi que finalement mes enfants ne se préoccupent pas du tout de savoir comment je vais... Je les aurais donc mal élevés ? Ou au contraire dois-je me réjouir de ce qu'ils sont autonomes ? J'oscille donc entre les deux et cela me rend parfois triste. Sinon je télétravaille un peu et salue mes voisins à la fenêtre chaque soir à 20h quand on applaudit les soignants. Prenez soin de vous <3
Des bises Lysa
PS : Merci Bellzouzou de l'avoir harcelée !!

Névrosia a dit…

Rhooooooo Lysa !
Je suis super contente d'avoir de tes nouvelles.
À vous lire toutes, je me rends compte que vous m'aviez manqué !!!!
Je comprends tes états d'âme de maman. Je pencherais pour la confiance qu'ils ont en ta capacité à prendre soin de toi et donc pour l'autonomie. Sans doute qu'ils te trouvent trop jeune pour avoir des raisons de s'inquiéter pour toi, hein ! :-)
Bon ben c'est pas tout ça, tu me connais, j'suis accro aux histoires d'amour : raconte-nous ton amant breton s'il te plaiiiiiiit !!! Nous avons tout notre temps. :-)
En plus, j'ai vérifié que mon bûcheron ne soit pas dans les parages avant de l'écrire, mais pendant de nombreuses années j'ai fantasmé à mort sur un marin breton brun aux yeux bleus. Soupir. Bon je suis assise devant mon écran et ne bouge plus jusqu'à ce que tu nous racontes.

Bellzouzou a dit…

J'aurais préféré un amant normand, chais pas pourquoi. Mais breton fera l'affaire. J'attends aussi, Lysa ;-)

Anonyme a dit…

Bon alors...
Que raconter ?
Mon amant breton c'est cela ?
Le souci c'est de ne pas savoir par où commencer...
Au début ?
Bah oui ça semble logique.
Alors le début.
Mais le début de quoi ? De l'histoire ou le contexte d'avant ?
Tout ? Mais va falloir du temps, y a quasi de quoi écrire un roman...
On s'en fout on a tout le temps ??
Bon...
Bon...
Alors le tout début...
Premier contact en 2000 (quoi 19 ans !! Non... Pas possible !)
Via le boulot. Contact sympa mais rien de foudroyant, du tout. Juste du sympa, un échange de mails, une rencontre à un congrès, une discussion dans un train.
Moi à l'époque 28 ans, mariée avec mon premier amour, avec lui depuis mes quasi 18 ans, deux enfants de 3 et 1 an. Un mari comédien, dans la lune, peu porté sur le quotidien. Classique quoi. Mais je mène la barque.
Au fil des années quelques envois de mail pour se dire bonne année, prendre des nouvelles. Nos situations professionnelles évoluent, j'ai un 3e enfant. La vie...
Janvier 2007, les voeux. Suis pas en forme, harcelée moralement au boulot, surchargée par les 3 enfants, le mari, qui a quitté la compagnie avec laquelle il bossait depuis plus de 20 ans sur un coup de tête pour en créer une autre, seul, installé à la maison, le tout sans m'en avoir parlé.
Le Breton me sent pas en forme, il prend des nouvelles plus régulièrement, essaie de me booster, de m'inciter à relever la tête, m'épaule à distance quoi...
Et puis (forcément) ça finit par devenir plus perso, par mail.
Et je prends l'initiative d'organiser une rencontre sur Paris.
Il m'avait mise au défi de m'organiser un truc QUE pour moi.
J'avais des amis à Barcelone, j'ai donc décidé d'aller les voir en train depuis Paris, seule 3 jours en laissant mari et enfants.
Je profite de mon passage à Paris pour rencontrer mon Breton.
C'est la première fois qu'on se revoit depuis tout ce temps.
Mais on se plaît aussi en vrai, c'est chouette. Je suis amoureuse. Lui aussi...
Tromper mon mari n'est pas facile mais ça va. Je gère, comme je gère tout le reste.
Nous parvenons à nous voir de temps en temps sur Paris, quelques heures volées. Intenses.
Il passe sur notre lieu de vacances, je parviens à m'échapper. L'adrénaline quoi !
Les mois passent. Décembre. On se voit, on passe même une nuit ensemble. Au matin, il est pressé car il a une réunion, il fait une colère pour une broutille. Je le découvre.
Mais ça a l'air d'aller, il me quitte avec un "mon amour" et... démarre (je ne le sais pas encore) une période de 16 mois au cours de laquelle on ne se reverra pas...
To be continued...
L

Névrosia a dit…

La suite, la suite... Nous sommes donc en décembre 2007.
Je ne bouge plus d'ici.

Anonyme a dit…

J'espère quand même que tu as décollé depuis hier hein ! :-D
décembre 2007 donc.
Démarre une période étrange.
Les fêtes, de la distance qui n'existait pas avant dans les messages, un éloignement. Des refus à mes demandes de nous revoir mais pas de "rupture claire".
Je sentais que quelque chose était là qui faisait que je ne devais pas lâcher l'affaire. Oh j'ai tempêté, cherché à savoir mais rien. Un mur.
Je me suis dit que ça compagne avait découvert notre liaison, me suis fait 1000 films... Mais je ne lâchais pas. Je prenais des nouvelles. Il me répondait.
Du temps a passé. 16 mois.
Il a perdu sa mère en janvier 2009, s'est fait virer de son taff dans la foulée et a accepté de me revoir.
Une fois à Paris puis je suis allée à Rennes le retrouver quelques heures.
Et la liaison a repris.
Régulière, quelques rencontres dans l'année, tous les 2 ou 3 ou 4 mois.
Des messages chaque jour ou presque. Jamais d'appel ou presque.
Une drôle de relation mais précieuse, qui fait avancer.
Sans doute bizarre vue de l'extérieur mais voilà.
Le temps a passé.
Le lien est resté.
Mes enfants ont grandi, j'ai fait une formation en plus de mon travail, rencontré d'autres gens, pris de l'autonomie. Toujours soutenue à distance, épaulée de loin parce qu'à la maison c'était "mais pourquoi tu fais ça ?" "à quoi ça te sert ?"...
Bref.
Tout ceci était très cloisonné.
En parallèle j'épaulais mon mari de mon mieux, faisais tourner la maison. J'avais demandé à mon homme de faire une thérapie, il a fait, un peu mais l'a davantage utilisée pour son travail et ses spectacles que pour notre quotidien. J'étouffais.

Mon amant nous a organisé quelques escapades en Bretagne, Morlaix, Paimpol, il prenait en charge ce qu'il n'avait jamais vraiment fait jusqu'alors. On passait 2/3 jours ensemble et je rentrais.

A l'été 2017, une goutte d'eau m'a fait me décider à chercher un appartement.
Au bout de 28 ans de relation avec mon mari, j'ai enfin eu le sentiment d'être arrivée au bout, que j'allais y aller ma peau, ma joie.
Je m'éteignais de plus en plus. A rester devant la porte de chez moi à tenter de trouver la force de rentrer, à ne pas savoir de quelle humeur il allait être. Oh ce n'était pas un bourreau hein. Mais juste je n'en pouvais plus.

J'ai regardé les apparts, ultra compliqué à Lille, avec un petit salaire et je voulais 3 chambres pour que mes enfants puissent venir avec moi s'ils le voulaient (21, 18 et 13 ans à ce moment). Et les planètes se sont alignées. Un appart à 10 minutes de mon boulot en vélo, près du collège du petit, du métro pour les grands, pour 600€ de loyer, un garage, 2 chambres et une grande mezzanine où je pourrais me poser.
Une seule pièce de vie mais une grande fenêtre, de la lumière.
J'ai déposé un dossier sans trop y croire et je l'ai eu !
Là ça a été la douche froide.
Je n'avais rien préparé. Je sautais dans le vide.
Je n'ai rien dit à personne. J'ai cherché des meubles sur le Bon coin, je ne voulais rien prendre de la maison pour ne pas priver les enfants.
Tout s'est aligné. J'ai tout trouvé à des prix plus que raisonnables, dans un rayon parfait autour de l'appart. J'allais déposer les choses dans le garage de l'appart au fur et à mesure que je les récupérais.
Et j'ai annoncé à mon homme qu'une semaine après j'allais partir, que j'avais trouvé un appart.
Vous imaginez bien qu'il n'en est pas revenu. Il n'avait rien vu arriver. Enfin, il ne s'y attendait pas. Mais je sais que si je l'avais "prévenu" avant, je n'y serais pas arrivée. Il m'aurait retourné le cerveau. Là, j'étais prête.
J'ai donc emménagé aidée par quelques amis et ai pu accueillir mon amant quelques jours dans mon "chez moi"...
Mais ce n'était pas "pour" lui que je quittais mon mari hein...
Bon... Là nous sommes en octobre 2017... La suite plus tard ;-)
Des bises au soleil du Nord.
L

Névrosia a dit…

Pour dire vrai, si. J'ai lu discretos ton message à 12h40 pendant le déjeuner (alors que les portables sont strictement interdits à table par ici). Ensuite j'ai profité du soleil, puis suis de retour. J'ai hâte de lire la suite. :-)

myriam a dit…

Quel plaisir de te relire ! Nous vivons à quelques km de Mulhouse, autant te dire qu'on a pris un peu d'avance pour sentir le vent tourner... la dernière semaine de boulot a été particulièrement tendue, à gérer l'inquiétude de mon équipe et des parents tout en essayant de préserver les enfants accueillis, et en observant les cas se rapprocher et les écoles autour fermer au compte-goutte.
Bref, notre confinement a débuté une semaine avant le reste de la France. Il a nécessité bien des ajustements familiaux (plus l'habitude, hors de nos 3 semaines de vacances estivales, de vivre H24 tous ensemble, et chacun a dû trouver son espace entre travail scolaire/étudiant, télétravail partiel, infos contradictoires...), et nous avons la chance indécente de le vivre dans une maison avec jardin. Cette conscience n'empêche en rien le petit vélo dans ma tête de s'emballer parfois de façon irraisonnée, les nouvelles d'ici n'ont rien de réjouissant.
On suit les recommandations de façon scrupuleuse, et je suis parfois agacée par des voisins gentils mais qui ne voient pas toujours le mal à se faire plaisir sans tenir compte de la collectivité... on va essayer de ne pas briser 17 ans de bon voisinage avant le 15 avril ! ;-)
Bon courage pour harmoniser ton petit monde et ses pièces rapportées... et plein de bises !

Anonyme a dit…

Alors alors... Octobre 2017, mon installation en solo se passe bien, les enfants vont bien, chacun prend le rythme.
Mon amant vient régulièrement passer un jour ou deux, on ne parle jamais de sa situation "perso", de son couple. Il est secret et surtout, ayant été refroidie par son départ brutal toujours inexpliqué, j'ai toujours peur de commettre une gaffe, un un truc de trop qui le ferait fuir de nouveau.
Pour nos 10 ans de rencontres, je lui ai envoyé un petit carnet avec des photos et des petits textes attachés à quelques souvenirs particuliers de cette histoire.
Et je parle notamment de ce moment.
Et il m'avoue donc, très touché qu'à cette période il s'est cru très malade et avait voulu m'épargner... Bon...
En juillet, nous passons 2 jours ensemble et par hasard comme il me parle, je m'approche de lui et tombe sur son écran d'ordi sur un mail de sa soeur qui lui demande comment se profile son déménagement...
Gloups, regloups !
Je ne dis rien, sous le choc.
Il voit bien que j'ai vu.
Et m'annonce donc qu'il quitte sa ville pour aller s'installer sur la côte.
Seul.
Je découvrirai par la suite qu'il a déjà quitté sa compagne depuis de nombreux mois (voire années !) et vivait déjà seul dans un appartement...
Là j'avais 2 solutions : faire une scène en disant mais pourquoi tu ne m'as rien dit, patati, patata...
ou "comprendre" en mettant à sa place, dans son cerveau.
Et j'ai choisi la 2e et en suis finalement très heureuse.
En effet, son changement de situation aurait pu, si je l'avais su, impacter ma propre décision de quitter mon mari. Là, les choses s'étant faites de façon totalement indépendantes, aucun reproche potentiel à se faire.
De le savoir a finalement permis que nous fassions davantage de choses ensemble, on se voit plus longtemps maintenant, passons des WE, voire de petites vacances ensemble.
On a pu aller à Bréhat (où j'ai pensé à ton histoire avec Orsena !), en Angleterre, bref, on se découvre mieux et c'est toujours aussi chouette...
Alors je le charrie des fois en remerciant sa soeur grâce au mail de laquelle j'ai appris la nouvelle car rien ne me dit qu'il me l'aurait dit un jour... C'est un drôle de zèbre mais il me plaît !
On vit notre histoire au jour le jour, de rencontre en rencontre. Là, je devais le rejoindre pour fêter son anniversaire... ça m'attriste de ne pas être avec lui mais bon... c'est comme ça.
Voilà, vous savez l'essentiel ! A vous les filles !!!
Des bises venteuses du Nord
L.

Névrosia a dit…

Myriam :
Ravie de te relire et d'avoir de vos nouvelles, vraiment.
Je suis tellement émue de vous lire, c'est comme retrouver de vieilles amies après une faille spatio-temporelle. Merci le Coronavirus.

Lysa :
Mille mercis pour ta confiance et d'avoir partagé avec nous votre histoire. Le côté secret de ton amoureux est bien intriguant. Je t'envie d'avoir pu aller sur l'île de Brehat avec lui et je me suis retrouvée dans ton récit des achats le bon coin pour équiper ton nouveau nid. Il y a 6 ans j'ai eu la chance de rencontrer sur ce site des personnes merveilleuses qui ont aimablement contribué à me permettre de commencer une nouvelle vie. J'en ferai un billet. Gros gros bisous et encore merci. Je suis toute pleine de papillons, c'est toujours aussi magique et bienfaisant de lire l'amour.

Anonyme a dit…

Oui c'est très intrigant et crois moi que j'ai passé des heures à me mettre la rate au court bouillon pour tenter de deviner, savoir... Mais à part me tourmenter et me faire des noeuds au cerveau cela ne sert à rien n'est ce pas ?
Alors se dire que s'il ne dit rien c'est soit qu'il veut te préserver, soit que tu n'es pas concernée, soit que c'est trop douloureux ou sombre pour être partagé.
Donc, accepter, laisser venir. Cela viendra ou pas. Ce qui est extra c'est qu'on apprend beaucoup sur nos propres fonctionnements l'un par l'autre. Des choses dont on n'avait pas forcément conscience. A la fois similaires sur plein de domaines (sensibilité...)mais avec des fonctionnements, des façons d'aborder les choses complètement différents.
Ce qui est extra c'est qu'on peut se parler de tout, qu'il entend mes suggestions et parvient à les mettre en oeuvre. Et moi de mon côté j'essaie aussi. En tout cas, on avance, et pour un mieux chez l'un et chez l'autre donc... Du bon !
Bon lui n'utilise jamais le registre "de l'amour"... Là aussi il y a un mystère (alors que dans le tout début de l'histoire il usait du vocabulaire "amoureux") mais là encore ça ne sert à rien d'attendre quelque chose du genre "je t'aime à tout jamais"... ;-) Allez des bisous, portez-vous bien toutes !
Des bises du Nord où ça caille drôlement !

Névrosia a dit…

J'ai abandonné l'idée de réussir à définir l'amour, cependant je pense que quand vous parvenez à vous rendre meilleurs l'un l'autre, vous partagez forcément quelque chose de spécial. En plus vous pouvez parler de tout, alors là : double bingo !

Tu mesureras avec ta balance intérieure, tant qu'il te fera plus de bien qu'il ne provoquera d'inquiétude,ce sera bien pour toi ?

Je crois que nous les femmes, et peut-être les femmes qui fréquentent les blogs plus encore, nous sommes très attachées et accordons peut-être un peu trop d'importance aux mots. Je me suis rendue compte récemment que je pouvais vriller pour un mot inadéquat parce qu'il avait pour moi un sens psychologique très fort, que ne lui accordait pas mon interlocuteur.

Aujourd'hui, j'accorde plus d'importance aux actes. Alors j'espère qu'il continuera de te faire plein de bonnes choses :-)

Donne-nous des nouvelles de ton confinement dans le Nord où ça caille drôlement.

Bisous

Anonyme a dit…

Je me suis toujours fiée à ma balance intérieure et elle a toujours penché en faveur d'un "persévère, il y a là du bon pour toi". Même pendant son "exil".
Oui les mots sont aussi importants pour moi. Mais avec lui j'apprends à les recevoir différemment, à veiller à ne rien mettre de plus "derrière". Prendre les choses comme elles sont.
Point.
Ne pas se faire de film. Ne pas se dire ah oui mais là, s'il a fait, dit, écrit ça c'est qu'il veut dire autre chose.
Non. Les faits.
Et c'est d'un reposant ;-)
Bah confinement toujours en cours en solo. Des enfants qui prennent un peu plus de nouvelles, un peu de télétravail. Je ne m'ennuie pas !
Apéro ou goûter en ligne avec les amies (essentiellement des filles tiens ! les mecs sont pas vraiment fans ou quoi ?), lecture, sieste, séries...
ça va. Des bas de temps en temps mais bon, comme tous je pense !
Courage ! bisous

Névrosia a dit…

"Mais avec lui j'apprends à les recevoir différemment, à veiller à ne rien mettre de plus "derrière". Prendre les choses comme elles sont.
Point.
Ne pas se faire de film. Ne pas se dire ah oui mais là, s'il a fait, dit, écrit ça c'est qu'il veut dire autre chose.
Non. Les faits.
Et c'est d'un reposant ;-)"
Merci pour cet exemple. Je vais tâcher d'apprendre moi aussi à me reposer.
Donne-nous des nouvelles, s'il te plaît, même si elles te semblent anodines, juste envie de savoir comment tu vas.
Bisous

Anonyme a dit…

oui vraiment essaie. De ce que j'ai lu de toi, tu as aussi un cerveau qui turbine.
Beaucoup et vite.
Alors vraiment, je pense que généralement les "autres" ne voient pas tout ce qu'on voit nous derrière... Ils sont beaucoup plus "prosaïques".
Je mets des guillemets hein, c'est pas une histoire de se croire au dessus.
Non, juste une façon de voir différente.
Donc ne pas se faire (trop) de films.
Prends bien soin de toi et tes chéris.
Bisous
L.

Névrosia a dit…

Merci Lysa !
C'est exactement ça mon problème, ça fait plaisir de se sentir comprise.

Je vais suivre ton exemple et tâcher de me concentrer sur la réalisation de choses qui me font du bien, plutôt que laisser cours à ce que j'appelais jusqu'à présent mes "ruminations".

J'ai réussi une première fois ce matin et c'est vrai que ça fait du bien. Surtout en ce moment où le travail n'occupe pas l'esprit toute la journée.

Belle journée à toi ! (à l'heure de l'apero je devrais être en livraison de courses pour une dame âgée seule, mais je trinquerai en pensée à ta santé)
Bisous