"Imaginez que vous vous donnez soudain le droit d'être furieusement heureux. Oui, imaginez une seconde que vous n'êtes plus l'otage de vos peurs, que vous acceptez les vertiges de vos contradictions. Imaginez que vos désirs gouvernent désormais votre existence, que vous avez réappris à jouer, à vous couler dans l'instant présent. Imaginez que vous savez tout a coup être léger sans être jamais frivole. Imaginez que vous êtes résolument libre, que vous avez rompu avec le rôle asphyxiant que vous croyez devoir vous imposer en société. Vous avez quitté toute crainte d'être jugé. Imaginez que votre besoin de faire vivre tous les personnages imprévisibles qui sommeillent en vous soit enfin à l'ordre du jour. Imaginez que votre capacité d'émerveillement soit intacte, qu'un appétit tout neuf, virulent, éveille en vous mille désirs engourdis et autant d'espérances inassouvies. Imaginez que vous allez devenir assez sage pour être enfin imprudent.

Imaginez que la traversée de vos gouffres en vous inspire plus que de la joie. C'était tout cela être le Zubial."

Alexandre Jardin, Le Zubial

4.12.22

Ma thérapie

Quand j'avais cinq ans, je me cachais sous ma couverture avec une petite lampe torche, pour pouvoir lire un livre, après l'extinction des feux.

À 48 ans, mon plus grand plaisir est de lire un bon livre. Je ne connais rien d'aussi agréable, notamment le soir en sirotant un verre de Porto posé sur la table de chevet (oui, il y a de la Sue Ellen en moi). 

Et pouvoir lire un bon livre, à n'importe quel moment du jour ou de la nuit*, sans avoir à m'inquiéter de quelque obligation ou contrainte que ce soit, représente pour moi le kif intersidéral. 

Je viens de terminer le 6ème tome de "l'Arabe du futur" et je souhaite à la famille Sattouf d'être enfin heureuse.


*mon amoureux vient de m'offrir une nouvelle lampe frontale, pour que je lise la nuit sans le réveiller. 

4 commentaires:

Anne a dit…

C'est grâce à la lecture que je dors, que je n'ai jamais sombré dans les pires moments...
Alors, je peux dire sans me tromper que je te comprends!
Gilles ne monte se coucher que longtemps après que j'ai sombré alors point besoin de frontale.

dany a dit…

Les livres : mes sauveurs pendant mes nombreuses nuits blanches !... des bises

Eve a dit…

Ah oui moi aussi je me suis fait attraper avec une lampe sous la couverture!
Et oui encore: avoir plein de temps devant soi pour lire tout son saoul, j'adore (et c'est très rare. J'envie terriblement mes copines du club de lecture, retraitées, qui me parlent de leurs matinées passées à lire)

Les livres, j'adore ça, les lire, en rêver, les choisir, en parler. Les clubs de lecture (un en vrai et un par mail, familial), la lecture de "pages des libraires", le bénévolat à la bibli, "le masque et la plume", "la grande librairie", les librairies...tout ça m'apporte beaucoup de joies.

Mais j'ai remarqué comme toi que quand ça va moins bien, je m'évade dans la fiction avec une boulimie de lecture qui n'est plus du tout qualitative...

Anonyme a dit…

Dany :
Des bises +++
Eve :
Ne serais-tu pas ma sœur jumelle, dont j'aurais été séparée à la naissance par une sage-femme sans enfant qui, incroyablement envieuse de notre beauté, aurait choisi de faire croire à nos parents que tu n'avais pas survécu et t'aurais élevée comme sa fille ? À ta place je ferais quand même un petit test ADN en Belgique, okazou.