"Imaginez que vous vous donnez soudain le droit d'être furieusement heureux. Oui, imaginez une seconde que vous n'êtes plus l'otage de vos peurs, que vous acceptez les vertiges de vos contradictions. Imaginez que vos désirs gouvernent désormais votre existence, que vous avez réappris à jouer, à vous couler dans l'instant présent. Imaginez que vous savez tout a coup être léger sans être jamais frivole. Imaginez que vous êtes résolument libre, que vous avez rompu avec le rôle asphyxiant que vous croyez devoir vous imposer en société. Vous avez quitté toute crainte d'être jugé. Imaginez que votre besoin de faire vivre tous les personnages imprévisibles qui sommeillent en vous soit enfin à l'ordre du jour. Imaginez que votre capacité d'émerveillement soit intacte, qu'un appétit tout neuf, virulent, éveille en vous mille désirs engourdis et autant d'espérances inassouvies. Imaginez que vous allez devenir assez sage pour être enfin imprudent.

Imaginez que la traversée de vos gouffres en vous inspire plus que de la joie. C'était tout cela être le Zubial."

Alexandre Jardin, Le Zubial

11.4.19

Tu sais que t'es vieille quand...

... tu prends ta matinée pour accompagner ton fils majeur à un rendez-vous médical (pour son plus grand bonheur car comme ça il ne se tape pas les transports en commun et c'est toi qui passes pour l'emmerdeuse de service en réclamant au médecin le traitement le plus récent) et en rentrant vous décidez de faire un détour dans une grande librairie pour acheter à ton amoureux le livre qu'il a très envie de lire depuis plusieurs jours.

Et tu te retrouves à faire du shopping un lundi avec ton fiston et tu te dis que c'est plutôt sympa quand tout le monde est au boulot, et alors qu'habituellement tu fuis un peu les boutiques et ne t'y rends que de temps en temps en mode "action/réaction : j'ai repéré la cible/j'achète et j'évacue !", là tu traînes ton grand garçon bien amusé au début d'une boutique à l'autre. 

Au bout d'une heure, tout en râlant un peu, ton grand fiston se fait offrir au passage un ou deux accessoires, toi tu trouves un cadeau pour l'anniversaire tout proche de ton amoureux, ainsi qu'un sac et un foulard délicieusement printaniers pour toi.
Arrivés en caisse, un panneau annonce une généreuse réduction pour les étudiants et il se trouve que justement par chance, ton grand fiston a toujours sa carte d'étudiant avec lui.
Et alors la caissière te dit : "aaaaaaaaaah vous avez de la chance, parce que moi aussi j'ai des enfants étudiants mais ils refusent de venir faire du shopping avec moi pour me faire profiter de leur tarif".

Alors en sortant, émue, tu te souviens qu'il n'y a pas si longtemps pour appliquer des réductions on te réclamait ta carte famille nombreuse pour tes 3 jeunes enfants.

8 commentaires:

Bellzouzou a dit…

Pauvre vieille! 😁

Anne a dit…

L'autre fois j'ai fait les courses entre mes deux fils. Je me suis sentie... En sécurité?!

Bellzouzou a dit…
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Bellzouzou a dit…

comme entre deux gardes du corps, tu veux dire, Anne? ;-) je vois ce que tu veux dire..!

on se sent vieille aussi quand c'est son grand enfant qui vous donne des conseils un peu pour tout, qui sauve la mise quand vous êtes en panne de voiture, d'ordi...(notez, je parle pour vous, hein, perso je me sens très jeune, hmm.)

Anne a dit…

Ouiiiii... Bellzouzou! C'est exactement ça pour les gardes, pour les pannes, pour les conseils (et les engueulades: il parait que je ne taille pas bien les rosiers!).

Névrosia a dit…

:-) merci pour ce partage mesdames. Je vais me préparer doucement aux étapes suivantes.

Bises

dom a dit…

On bascule dans un autre monde aussi la première fois où on va CHEZ son enfant : c'est une chose qu'il ait quitté le nid familial, c'en est une autre qu'il s'en soit bâti un perso... en fait c'est à la fois émouvant et super intéressant - et instructif :-)

Névrosia a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.