"Imaginez que vous vous donnez soudain le droit d'être furieusement heureux. Oui, imaginez une seconde que vous n'êtes plus l'otage de vos peurs, que vous acceptez les vertiges de vos contradictions. Imaginez que vos désirs gouvernent désormais votre existence, que vous avez réappris à jouer, à vous couler dans l'instant présent. Imaginez que vous savez tout a coup être léger sans être jamais frivole. Imaginez que vous êtes résolument libre, que vous avez rompu avec le rôle asphyxiant que vous croyez devoir vous imposer en société. Vous avez quitté toute crainte d'être jugé. Imaginez que votre besoin de faire vivre tous les personnages imprévisibles qui sommeillent en vous soit enfin à l'ordre du jour. Imaginez que votre capacité d'émerveillement soit intacte, qu'un appétit tout neuf, virulent, éveille en vous mille désirs engourdis et autant d'espérances inassouvies. Imaginez que vous allez devenir assez sage pour être enfin imprudent.

Imaginez que la traversée de vos gouffres en vous inspire plus que de la joie. C'était tout cela être le Zubial."

Alexandre Jardin, Le Zubial

15.4.19

Au revoir Esmeralda

Il y a deux ans, dans le cadre professionnel, j'ai eu la chance de visiter ses combles.
Tout y était démesuré, émouvant, impressionnant.
Chaque pièce de charpente était un ouvrage patrimonial d'importance.
Et le mécanisme de l'horloge, lui aussi d'origine, n'était pas en reste.
Nous étions redescendus émus d'avoir touché du doigt l'excellence.
Les tailleurs de pierres, les vitraillistes, les couvreurs, les menuisiers,... Des siècles de maîtrise de chaque art.
Les "piliers de la Terre" puissance dix.
Et Victor Hugo, et...
Ce soir j'ai failli pleurer quand sa flèche s'est effondrée.

3 commentaires:

Anne a dit…

Je n'y ai jamais mis les pieds. Et c'est trop tard.
Victor a eu la chance d'y dessiner il y a quelques semaines.

Névrosia a dit…

Oui, il faut juste accepter. Je suis par contre d'ores et déjà agacée quand j'entends parler de la volonté de reconstruire "à l'identique".
On ne peut pas prétendre plagier des siècles de savoir-faire différents. Quand ça a été tenté par le passé ce fut toujours extrêmement coûteux et décevant.
Je serais plutôt partisane de composer avec ce qu'il reste pour créer quelque chose d'épuré, simple et moderne qui sera la marque de notre époque.

Anonymous a dit…
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