Connaissant dame Bellzouzou depuis
quelques années déjà, j'ai eu l'occasion de comprendre qu'elle
n'a ni le goût de la religion, ni le goût du mystique, que les
« signes du destin » la font bien rire de ses deux tétons
et que selon elle nul n'est au dessus des hommes, que nul ne
peut prétendre au divin.
Je respectais son agnosticisme (que
celui qui réussit à le prononcer du premier coup me jette la
première pierre) jusqu'au mois dernier. Car croyez-moi mes
zamis, Bellzouzou a un bien un Dieu et il s'appelle Mads Mikkelsen !
Quelle idée j'ai eu de lui faire
remarquer, quand elle était éplorée croyant l'avoir raté, qu'elle avait le temps d'organiser sa venue afin d'avoir une chance
d'apercevoir son idole.
La machine Bellzouzou s'est mise en
route. Une organisation sans faille, création d'une cellule de
réservation, tout était parfaitement en place, j'avais l'impression
d'assister à une campagne électorale américaine avec son QG de
communication. La date de la mise en vente des tickets n'étant annoncée qu'à
la dernière minute aux inscrits à la newsletter, il fallait donc
êtres aux aguets.
Ayant été mise à contribution,
puisque seul membre de l'équipe « opération Jeannot* »
vivant sur le terrain des opérations à l'année, je me suis
retrouvée un jeudi matin à 9h devant le second guichet officiel de
vente des précieux sésames. On peut douter de l'existence de Mads
si on veut, mais croyez-le si vous voulez, la mise en vente de ces
tickets a eu lieu le seul jour où je pouvais à la dernière minute m'absenter de
mon bureau, très précisément dans l'arrondissement qui est
sous ma responsabilité et la seule fois depuis que je travaille où
une réunion est organisée en fin de matinée à 100 mètres de là.
Si on ajoute à cela que j'ai cru m'être trompée de lieu vu que
j'étais la toute première à faire la queue devant lesdits guichets
et même que je n'en croyais pas mes yeux quand j'ai vu débouler les
autres dingues qui voulaient une place pour aller discuter avec Mads, le doute n'est plus permis. J'ai donc été
la première personne de toute la France à obtenir les places pour le
Paradis.
J'avais voulu assurer mes arrières en
faisant jouer mes relations qui d'habitude peuvent tout obtenir, mais là rien du tout, nada, nothing et en plus le
serveur internet a planté au bout de quelques minutes, les
organisateurs n'avaient pas prévu un tel déchaînement de passions pour la venue du
gars que personne ne connaît à part les lecteurs du blog de
Bellzouzou, les fans d'Hannibal et les amateurs de cinéma d'auteur.
Mais le grand jour arriva enfin et dame
Bellzouzou amincie, radieuse, plus belle que jamais, prête à aller
à la rencontre de son destin descendit les marches de la gare telle une déesse. Comme à son habitude non seulement elle
a absolument tenu à nous ramener la pluie (et de chouettes bouquins, ainsi que des macarons trop bons, alors je lui pardonne) mais en plus elle voulait
faire la queue devant la salle de spectacle 2 heures avant le début
de la rencontre. Je lui ai gentiment fait remarquer que j'avais
suffisamment fait la queue pour cet homme là (ne cédons pas à la
facilité...) et qu'il valait mieux que nous allions nous sustenter.
Nous avons donc ripaillé en ourdissant un sombre complot pour passer devant
tout le monde afin d'être bien placées, mais des adoratrices de
satan d'Hannibal (dites Fanibales) étaient arrivées depuis 7 h du matin avec leurs couronnes de fleurs et nous faillîmes nous retrouver reléguées au dernier rang jusqu'à ce que
nous puissions, ô nouveau signe divin, accéder aux premières places du balcon pour admirer
le poltron 2 heures durant.
Ne nourrissant pas du tout la même
passion pour l'être suprême je dois pourtant reconnaître qu'il
était extrêmement séduisant, drôle et patient. Mais croyez-moi
mes zamis, le spectacle n'était pas sur la scène... Dame Bellzouzou
ayant retrouvé les hormones de ses 15 ans s'agitait en remuant sa pancarte de
groupie qui n'a pas eu l'effet escompté, le monsieur étant trop
occupé à répondre pour l'énième fois aux mêmes questions sans
originalité.
La fin de la rencontre étant arrivée
la foule se fit pressante autour de lui et il était urgent d'agir
pour que dame Bellzouzou puisse lui remettre la lettre qu'elle lui
avait écrite, voire ô bonheur, prendre une photo avec le sémillant.
C'est à cet instant précis que mes
instincts de stratège de file d'attente de cantine développés à
l'époque du collège me revinrent. Tirant la belle vers son destin
en la tenant par la main, nous traversâmes la foule jusqu'à arriver
jusqu'à lui qui venait d'annoncer qu'il devait partir désormais,
mais mon english blood ne fit qu'un tour et je m'écriai : « No,
please, she loves you, just one photo ! » montrant sa
promise. Lui sans doute surpris par mon ton dramatique accepta en
souriant mais en disant fermement : « Ok but it 's
the last one ! »
Elle avait donc raison Bellzouzou, elle
était sa promise, elle serait sa dernière.
Je n'en ai pas cru mes oreilles quand
la dame a remis sa lettre à l'acteur international oscarisé en lui
ordonnant avec sa voix de maîtresse d'école : « Put my letter in your pocket and read it
Mads !!!! ».
Lui non plus n'a pas eu l'air d'en croire ses ører (ça n'avait pas dû lui
arriver depuis l'époque où sa maman lui refilait pour l'école des
mouchoirs et du hareng fumé). Il n'y croyait tellement pas Dieu sur
terre qu'il lui a fait répéter et la dame ne s'est pas démontée
elle lui a redit : « Yes Mads, put my letter in your
pocket ! » d'un ton extrêmement autoritaire (des fois qu'il la perdrait en allant jouer
dans la cour avec les copains, sait-on jamais). Mais il ne lui en a
pas voulu à la grande folle, car elle a ajouté un « I love
you » qui a tiré des sourires attendris à la foule agglutinée autour de nous.
Pendant quelques minutes ils étaient seuls au monde ces deux-là.
Vous ne verrez pas la photographie sur
laquelle on aperçoit Bellzouzou, serrée contre Mads Mikkelsen qui
entoure ses épaules de son bras en posant sa main délicatement, et
la dame qui lui jette un regard plein d'amour. Mais vous me croirez
sur parole si je vous dis que la dame lévitait de bonheur jusqu'au
lendemain matin et qu'il a fallu que je sois extrêmement persuasive pour l'empêcher de le suivre à la trace jusqu'à son hôtel. Quel soulagement quand elle a enfin pris son train (rapport au soleil
qui est revenu 2 heures après) !
En résumé : c'était drôlement
chouette !
*Véridique, je n'ai pas eu le temps de
le dire à la fan number one avant l'arrivée du monstre sacré, mais j'ai
entendu le personnel se passer ce nom de code qui m'a bien amusée,
j'avais l'impression d'être dans coup de foudre à Nothing Hill (oui
on a les références cinématographiques qu'on veut et toc!)
10 commentaires:
Y'a pas a tortiller tu es vraiment la meilleure meilleure amie!!!
Elle est bien plus que ça encore.
La bonne fée ? c'est ça ! t'es la bonne fée !
C'est trop bon de te relire...
Ca alors !
Trop trop cool, vous aventures les filles ! hahaha !
Bon, et bien à présent, on sait sur qui on peut compter, quand une star passe à Lyon !
:o)
hum, pas sûre qu'elle puisse recommencer, ça l'a beaucoup éprouvée, cette histoire, je crois ;-)
Yaeh... la classe ! Je regrette teeeeeelllement de ne pas voir cette photo ! :(
t'es classe La Zubiale!!! heureuse d'avoir de tes nouvelles. La bise...
WAOUH !!! Trop merveilleux !!
et ma version de l'histoire chez moi...
du MIEL !!!!!
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