"Imaginez que vous vous donnez soudain le droit d'être furieusement heureux. Oui, imaginez une seconde que vous n'êtes plus l'otage de vos peurs, que vous acceptez les vertiges de vos contradictions. Imaginez que vos désirs gouvernent désormais votre existence, que vous avez réappris à jouer, à vous couler dans l'instant présent. Imaginez que vous savez tout a coup être léger sans être jamais frivole. Imaginez que vous êtes résolument libre, que vous avez rompu avec le rôle asphyxiant que vous croyez devoir vous imposer en société. Vous avez quitté toute crainte d'être jugé. Imaginez que votre besoin de faire vivre tous les personnages imprévisibles qui sommeillent en vous soit enfin à l'ordre du jour. Imaginez que votre capacité d'émerveillement soit intacte, qu'un appétit tout neuf, virulent, éveille en vous mille désirs engourdis et autant d'espérances inassouvies. Imaginez que vous allez devenir assez sage pour être enfin imprudent.

Imaginez que la traversée de vos gouffres en vous inspire plus que de la joie. C'était tout cela être le Zubial."

Alexandre Jardin, Le Zubial

2.12.24

Vous n'aurez pas ma haine

J'ai le souvenir d'une certaine chère à mon cœur qui déprimait grave pendant les premiers mois de la pandémie et qui m'avait asséné, alors que j'essayais en vain de lui remonter le moral : "Tu ne peux pas comprendre, tu es insupportablement optimiste".

Sur le coup ça m'avait surprise, voire amusée, puis j'avais compris qu'il est peut parfois être malvenu de pousser une personne qui souffre à relativiser.
Cette personne ne se sent pas entendue et comprise dans sa douleur. Aussi, maintenant je prends le temps d'écouter ceux que j'aime et de les laisser vider leur sac. Je ne leur donne mon avis que quand ils le demandent.

Il n'empêche, je suis chaque année un peu plus surprise de voir combien les gens dépriment à l'approche des fêtes de Noël, alors que ça reste ma période préférée, avec le printemps quand les journées rallongent et la nature de réveille, l'été, quand le soleil nous réchauffe et les soirées embaument, l'automne, quand le paysage prend de magnifiques teintes chaudes et que je peux lire le dimanche au coin du feu, l'hiver, quand la neige est tombée pendant la nuit et qu'au petit matin le paysage magnifique resplendit dans un doux silence. 

Je n'ai jamais autant qu'aujourd'hui apprécié d'être vivante. Sans doute parce que j'ai :
- choisi de regarder et ne retenir que ce qu'il y a de drôle, doux, bon et chaud dans mon quotidien ; 
- prévu dans les semaines à venir de passer du temps extra-professionnel avec des personnes que j'aime exclusivement ;
- pris un abonnement pour le cinéma ;
- prévu pendant ma semaine de vacances de faire des bisous, des balades, des siestes et de la cuisine à quatre mains au moins ;
- l'espoir que l'on m'offre le dernier opus de Riad Sattouf et peut-être même un autre livre qui me transporterait ;
- et surtout, SURTOUT, décidé de ne plus du tout écouter les informations et parler de politique*. 


*En tout cas, pas avant le printemps prochain, le temps que je reprenne des forces...

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