"Imaginez que vous vous donnez soudain le droit d'être furieusement heureux. Oui, imaginez une seconde que vous n'êtes plus l'otage de vos peurs, que vous acceptez les vertiges de vos contradictions. Imaginez que vos désirs gouvernent désormais votre existence, que vous avez réappris à jouer, à vous couler dans l'instant présent. Imaginez que vous savez tout a coup être léger sans être jamais frivole. Imaginez que vous êtes résolument libre, que vous avez rompu avec le rôle asphyxiant que vous croyez devoir vous imposer en société. Vous avez quitté toute crainte d'être jugé. Imaginez que votre besoin de faire vivre tous les personnages imprévisibles qui sommeillent en vous soit enfin à l'ordre du jour. Imaginez que votre capacité d'émerveillement soit intacte, qu'un appétit tout neuf, virulent, éveille en vous mille désirs engourdis et autant d'espérances inassouvies. Imaginez que vous allez devenir assez sage pour être enfin imprudent.

Imaginez que la traversée de vos gouffres en vous inspire plus que de la joie. C'était tout cela être le Zubial."

Alexandre Jardin, Le Zubial

12.3.22

Partage des tâches, pistache !

Lors du premier confinement, j'avais établi un planning et instauré un partage des tâches ménagères qui avait reçu un accueil mitigé.
Petitout a adhéré sur le principe, râlé un peu et finalement bien accepté. 
Toutebelle a tout de suite été partante. 
Toutgrand a accepté volontiers pourvu qu'on lui rappelle quand c'était son tour, avec un délai de prévenance d'une heure.
Et mon bûcheron a dit "oui bien sûr" mais faisait la tête à chaque fois que c'était son tour d'aller jeter la poubelle (tâche qui l'inssuporte et au sujet de laquelle j'ai dû lui rappeler que personne n'avait plaisir à s'en charger).

Tout le monde était manifestement en difficulté pour faire les courses, alors je m'en suis chargé seule, mais globalement ça a plutôt bien fonctionné et j'ai apprécié de ne pas devoir tout faire, tout le temps. 

Récemment j'ai proposé à mon bûcheron de faire une rotation pour les courses de nos week-ends en commun, avec toute notre famille et parfois amis aussi.

Sur le principe il était d'accord. Il a d'abord commencé par me demander de l'aider à faire la liste de courses. Je lui ai répondu que je lui faisais confiance pour choisir les bons ingrédients en fonction des menus qu'il prévoyait. J'ai vu à sa tête qu'il ne prévoyait pas de menus. Quand il est rentré des courses en oubliant une partie des produits de consommation courante et que je lui ai fait remarqué, il a commencé à se renfrogner. Quand je lui ai fait remarquer que pour cinq, six personnes ou plus, il devait adapter les quantités achetées, il a commencé à bouder. 
Quand le lendemain matin je lui ai rappelé qu'il s' était engagé à aller chercher du pain, des mini-viennoiseries et une pâtisserie pour le dessert du déjeuner avant l'arrivée de son frère, il a carrément fait la tête.

Alors, c'est sûr, c'est toujours beaucoup mieux quand c'est moi qui fais les courses et la cuisine, hein, mais mon talent n'est pas inné et j'ai toute confiance en ses capacités d'apprentissage et en sa marge de progression... 

Ouvrons les paris... Je parie qu'il lui faudra bien deux mois avant de s'y faire. 

6 commentaires:

Anne a dit…

Que dire?
Il y aurait...
Clovis et Suzanne se disputent encore pour savoir qui a fait le plus (aucun).
Gilles fait les courses mais pas les repas (alors c'est pas bon...).
Nous sommes trop nombreux, trop de régimes à adapter, trop d'horaires flexibles (Bientôt Victor et Emma vont déménager et nous y verrons plus clair (dans tous les sens du terme)).

Névrosia a dit…

J'avais mal compris, je croyais que Gilles était cuisinier alors j'imaginais qu'il concoctait de chouettes plats pour votre grande famille.
Déjà les régimes à adapter j'ai connu et ça m'a bien gavée, les horaires flexibles en plus auraient eu raison de ma santé mentale.
Mon amoureux s'occupe de tous les travaux et ne rechigne pas à la tâche, mais il avait tendance à se reposer totalement sur moi pour les courses et la cuisine.
Le temps du changement est arrivé et, pour ses premières courses en format grande famille recomposée, il ne s'en tire pas si mal finalement. Je le laisse devenir un pro des courses avant de lui parler de cuisine... ;-)

As-tu déjà essayé de proposer un planning de partage de tâches, également pour la cuisine ? Parce tu n'as que des adultes à la maison et une grande adolescente, qui pourraient faire leur part.

Pour pouvoir bien prendre soin des autres, il faut bien prendre soin de soi. Ménage-toi un peu.

Courage ma belle ! Et gros bisous.

Eve a dit…

Il y a plusieurs années, j'ai expliqué à mon mari et à nos trois ados que je ne voulais plus m'occuper de tous les repas de weekend. Le samedi soir, c'est toujours un apéro dînatoire, et en général le dimanche soir on mange des restes, mais restait les deux déjeuners à préparer, et surtout à anticiper. (Et c'est ça le plus lourd, je trouve)
J'ai donc acheté deux livres de cuisine facile et rapide ("simplissime" et "on mange quoi ce soir?" Et ai dit que les ingrédients de la recette du samedi midi devaient se trouver sur la liste des courses avant le jeudi (le jour où je fais les dites courses)

Ça a super bien marché. Tous ces samedis matins à me réveiller sans penser à ce qu'on va manger, ces heures passées à lire, à aller à la bibliothèque, à boire du thé!
Maintenant on est plus que trois à la maison, mais je ne cuisine toujours pas le samedi midi...


Pour les autres repas (les dîners), le deal chez nous, c'est ça: je cuisine, les enfants mettent et desservent la table, et mon mari fait la vaisselle. C'est chouette aussi: dès que je dis "à table", mon travail est terminé!

Névrosia a dit…

Quelles bonnes idées : MERCI !
Je prends tout.
En plus je dois avoir au moins trois livres de cuisine facile, ils auront le choix.

Zozosteo a dit…

Quand j'étais adolescente, chacun avait un jour de "service": anticiper les courses (ou mettre dans la liste pour ne pas avoir à le faire soi-même), préparer et ranger. Et le dimanche soir chacun se débrouillait.
Depuis le confinement (où, comme la majorité des femmes, je me suis retrouvée à faire tous les repas) j'ai établi des tours de tâches, affichées sur le frigo: les plus jeunes mettent la table, mon conjoint et ma fille font 3 et 2 repas par semaine. Quand ça râle, je propose de partager plus équitablement...

Névrosia a dit…

"Quand ça râle, je propose de partager plus équitablement..."
Bravo! Ça ne doit plus râler souvent.