"Imaginez que vous vous donnez soudain le droit d'être furieusement heureux. Oui, imaginez une seconde que vous n'êtes plus l'otage de vos peurs, que vous acceptez les vertiges de vos contradictions. Imaginez que vos désirs gouvernent désormais votre existence, que vous avez réappris à jouer, à vous couler dans l'instant présent. Imaginez que vous savez tout a coup être léger sans être jamais frivole. Imaginez que vous êtes résolument libre, que vous avez rompu avec le rôle asphyxiant que vous croyez devoir vous imposer en société. Vous avez quitté toute crainte d'être jugé. Imaginez que votre besoin de faire vivre tous les personnages imprévisibles qui sommeillent en vous soit enfin à l'ordre du jour. Imaginez que votre capacité d'émerveillement soit intacte, qu'un appétit tout neuf, virulent, éveille en vous mille désirs engourdis et autant d'espérances inassouvies. Imaginez que vous allez devenir assez sage pour être enfin imprudent.

Imaginez que la traversée de vos gouffres en vous inspire plus que de la joie. C'était tout cela être le Zubial."

Alexandre Jardin, Le Zubial

28.1.19

Un jeune arabe

Ce matin réveil tôtif pour cause d'examens médicaux en hôpital de jour pour Toutebelle.
La demoiselle devant être présente dans le service à 7h à jeun, par solidarité c'est le ventre vide que j'ai pris le volant, patienté dans les bouchons, patienté aux guichets d'accueil, patienté devant le labo, patienté devant l'interne, re-patienté devant le labo, patienté devant l'échographie, re-patienté devant le labo, re-patienté devant l'échographie, re-patienté devant le labo, patienté devant le spécialiste, re-patienté devant le labo, re-patienté devant l'interne et le spécialiste, re-patienté devant le labo... et puisque nous étions sur place et que nous en avions l'habitude nous sommes allées patienter devant le secrétariat d'un spécialiste pour prendre un prochain rendez-vous pour Petitout... avant de re-patienter devant le labo. 

Quand il n'est plus resté une goutte de sang dans le corps de Toutebelle, ils ont dit aux alentours de 14h que c'était fini, ont donné de quoi se sustenter à ma demoiselle, pendant que je courrais m'acheter de quoi grignoter afin de ne pas tomber dans les vapes.

C'est le cœur léger et l'estomac plein que nous repartions Toutebelle et moi, guillerettes jusqu'à la voiture. Mais c'était sans compter sur mon réveil difficile du matin... En arrivant à la barrière de péage de l'hôpital un peu avant 7h et les yeux franchement pas en face des trous, j'avais bien vu que j'avais le choix entre appuyer sur le bouton vert ou le bouton rouge, pour obtenir un ticket de stationnement. Seulement dans la nuit il ne m'était pas possible de lire le détail des tarifs associé à chaque couleur. De mémoire il me semblait que vert c'était pour un stationnement courte durée et rouge longue durée (sous-entendu plus de trois heures). C'est donc assez confiante que j'appuyai sur le bouton rouge, sachant que les examens nous prendraient bien plus de 3 heures. 
Seulement en début d'après-midi à la lumière du jour, lorsque nous nous présentâmes à la machine pour payer le stationnement il s'avéra qu'il s'agissait d'un tarif "parking bondé", c'est à dire pour pouvoir rentrer quand même sur le parking même s'il n'y a plus de places. Là il faut m'expliquer le concept.
Déjà que celui qui rentre quand le parking est bondé et tourne une heure durant pour trouver une place après s'être disputé avec une dizaine de conducteurs n'est pas gâté (je parle d'expérience, hélas), si en plus il doit payer un tarif délirant ???

Là où en appuyant sur le bouton vert je n'aurais dû payer QUE 15 euros, du fait que j'aie appuyé sur le bouton rouge j'étais redevable de plus de 80 euros !!!
Je retenais difficilement mes larmes et alors que j'exprimais mon désarroi à un monsieur de la sécurité qui m'écoutait compatissant bien qu'impuissant à m'aider, un jeune arabe qui m'avait entendue me tendit un ticket de stationnement en me disant : "tenez madame, prenez celui-ci, vous pourrez sortir gratuitement  !" Surprise je réfléchissais en me demandant comme lui allait faire pour sortir et si ce n'était pas une blague, il insista : "allez-y Madame, faites-moi confiance, vous verrez vous pourrez sortir sans problème".

Je l'ai remercié au moins une centaine de fois et nous nous sommes précipitées jusqu'à la voiture, avant que le carrosse ne se re-transforme en citrouille.
Nous avons pu effectivement sortir sans difficulté et je me suis dit que j'avais bien raison de ne pas supporter tous ces gens qui se plaignent soit des jeunes, soit des arabes, soit des deux.

Encore merci très gentil inconnu.



7 commentaires:

Anne a dit…

Peut être était-il ambulancier...?
Ils ont des cartes/tickets gratuits...
Tant d'examens? Qu'à donc ta Toutebelle? Rien de grave, j'espère.

Névrosia a dit…

Je l'espère. En tout cas son geste nous a beaucoup touchées.
Toutebelle a une usine à hormones déréglée mais beaucoup de volonté et de courage. Nous allons tâcher de réparer la machine. Merci belle dame.

dany42 a dit…

comme une belle rencontre allège la journée…. Bon courage à Toutebelle pour ses "réglages"!!!
et des bises à toute la maisonnée!

GRRRR!!!!! JE NE VOIS RIEN SUR CES IMAGES A SELECTIONNER!!!!!

Anonyme a dit…

Un petit rayon de soleil que tu mets parfaitement en lumière !! <3

Courage à ta Toutebelle.

Lysa

Névrosia a dit…

Dany :
Merci pour ma demoiselle.
Comme je te comprends, je viens de passer 2 minutes à sélectionner des images et visiblement je ne dois pas voir mieux que toi.

Lysa :
Merci X 2. Oui, il y a toujours un rayon de soleil même dans la plus sombre des journées.

griffollet chat virtuel a dit…




Il faut déjeuner je vous prie
Pour tenir jusqu'au soir à partir du matin

Jamais trop on ne se méfie
Des entourloupes alambiquées du destin

Fort heureusement dans la vie
Le pire à ce qu'on dit n'est pas toujours certain

Il n'est pas d'âge ni d'ethnie
Pour avoir le profil d'un bon samaritain.

Névrosia a dit…

Mille mercis Griffolet