Étape 2 - NE PAS SE RACONTER D'HISTOIRES
Il était une fois une vieille
princesse qui aurait pu rester enfermée dans une très haute tour
jusqu'à la fin de ses jours.
Il n'y avait ni porte, ni escalier pour
accéder au seul étage de cette tour, une fenêtre inaccessible
laissait apparaître de temps en temps forme humaine.
Cette vieille princesse aurait pu finir
couverte de toiles d'araignées mais le destin en avait décidé
autrement et c'est son histoire que je vais vous conter.
Princesse Nubia était née dans une
très lointaine contrée. Ses parents, des marchands, avaient
parcouru des milliers de kilomètres pour venir vendre dans ce
lointain royaume des étoffes aussi rares que précieuses.
Victimes d'une embuscade leur unique
fille chérie fut enlevée par des brigands qui l'emmenèrent plus
loin encore sur des terres froides et la vendirent à un riche
châtelain friand d'exotisme et de jeunes filles à peine nubiles.
Le châtelain étant déjà marié, en
apprenant sa dernière acquisition son épouse entra dans une
formidable colère. Elle fit construire sur l'un de leurs domaines
les plus éloignés au fin fond de la forêt la plus haute tour qui
soit et fit hisser la jeune Nubia, loin de la convoitise de son
infidèle époux. La châtelaine n'étant pas tout à fait cruelle
avait renoncé à faire tout simplement tuer cette enfant et avait
chargé un jeune berger de lui apporter chaque semaine de quoi se
sustenter. Il faisait monter les aliments par la poulie que les
maçons avaient pris soin d'installer.
Les années passèrent et l'existence
même de la princesse Nubia fut oubliée de tous, sauf du jeune
berger qui lui aussi avait bien grandi.
Curieux de voir ce qu'était devenue la
princesse, il s'assura un jour de la solidité de la poulie et se
hissa jusqu'à la princesse Nubia. Quelle ne fut pas sa surprise de
découvrir une belle jeune fille à la beauté sombre et pure. Il
tomba immédiatement amoureux de la princesse. Chaque semaine il se
hissait en haut de la tour pour admirer sa beauté, mais jamais il ne
voulut l'aider à descendre, jaloux il craignait qu'on ne la lui
vole.
La princesse ayant oublié la sensation
même de la liberté ne cherchait jamais à s'échapper, de plus elle
avait le vertige et ne s'approchait jamais du rebord de l'unique
fenêtre.
Le jeune berger était donc devenu le
gardien amoureux de la princesse Nubia et pendant plusieurs mois il
se délecta égoïstement des moments passés auprès d'elle. Un jour
où il la quittait la corde céda sous son poids et il mourut.
La princesse Nubia était triste
d'avoir perdu son seul compagnon et compris rapidement qu'elle
risquait de mourir de faim dans cette tour puisque tout le monde
avait oublié jusqu'à son existence.
Plusieurs jours plus tard alors que ses
réserves commençaient à se tarir et qu'elle se résignait à mourir elle
entendit le bruit d'un galop. Elle se mit à sa fenêtre pour crier
de toutes ses forces (normalement elle aurait dû chanter un
magnifique chant mélodieux pour appeler ses amis les oiseaux, mais
elle était crevée et elle avait faim : la f(a)i(m)n justifie
les moyens).
Un prince, montant un magnifique
destrier l'entendit et s'arrêta en se demandant d'où venait ce cri
si mélodieux. Il s'agissait du prince La Pince, qui n'avait jamais
été marié et chevauchait toutes les contrées jusqu'à rencontrer
une jeune et belle princesse à dépuceler, qui ne lui coûterait pas
trop cher.
La princesse Nubia jeta par la fenêtre
une lettre dans laquelle elle lui demandait son aide et le prince
qui venait d'apercevoir la dépouille du berger, compris la
situation. Il offrit au pauvre berger une digne sépulture et répara
la corde.
Le prince La Pince se hissa jusqu'à la
princesse Nubia et fut à son tour subjugué par l'éclatante beauté
de sa peau sombre. Son cœur fut immédiatement envahi par
l'amour, mais hélas également par une jalousie plus grande encore.
La princesse Nubia étant toujours
jeune et naïve elle n'avait pas connu d'autre amour que celui du
berger et avait perdu la goût de la liberté. Aussi quand le prince
La Pince fit monter de jolis meubles dans sa tour, lui fit apporter
les mets les plus fins et lui susurra de douces promesses, la
princesse Nubia crut que c'était enfin l'amour. Elle s'attacha au
prince La Pince plus encore qu'au berger.
Ils s'aimèrent pendant quelques années
et naquirent 3 beaux enfants. Les enfants naturellement curieux et
ayant besoin de bouger, le prince les descendait dans les vertes
prairies pour qu'ils s’ébattent librement. Il faisait régulièrement monter des livres à
sa captive afin qu'elle éduque leurs enfants mais déconseillait
fermement à la princesse de s'aventurer au dehors, de peur que ce
changement brusque d'altitude ne soit éprouvant pour ses nerfs.
Puisque le prince semblait prendre
grand soin de leurs enfants et puisqu'il disait qu'il l'aimait elle
pensait qu'il ne leur voulait que du bien. Au fil des années la
princesse se mit à grossir, grossir, grossir. La manque d'exercice
dans le haut de cette tour exiguë ne lui permettait pas de se
maintenir en forme et le prince dans sa jalousie maladive était
satisfait de la savoir moins séduisante, au cas où comme lui un
autre prince viendrait à s'égarer dans les parages.
Les années passèrent, les jeunes
princes et la jeune princesse grandirent. A chacun de leurs retours,
ils contaient à leur mère la beauté des paysages lointains, l’enivrant plaisir de la nouveauté, la satisfaction de se baigner
dans les rivières et se rouler dans l'herbe. La princesse Nubia
sentit de nouveaux désirs s'éveiller en elle et le souvenir de ces
plaisirs lointains la réveillèrent de sa longue torpeur. Alors un
jour elle s'opposa au prince La Pince et réclama à descendre. Il essaya de
la convaincre que ce n'était pas possible, mais voyant qu'elle
s'obstinait il fit monter leurs trois enfants dans la tour et coupa
la corde.
La princesse Nubia compris à cet
instant que l'amour décrit dans les nombreux livres qu'elle avait
lus n'avait rien à voir avec le comportement d'un prince qui
séquestrait la mère de ses enfants et ses enfants en haut d'une
tour. Dans sa colère le prince La Pince n'apporta même plus de
nourriture à sa famille. Bien heureusement, les princes et la
princesse avaient appris à dresser 3 jeunes dragons, qui étaient
devenus leurs montures volantes respectives.
Ils partaient dans les vallées
cueillir et chasser, ils rapportaient à leur mère de quoi se
nourrir. La princesse Nubia avait appris durant ces longues années à
tisser la plus fine et la plus belle des étoffes à la manière de
ses ancêtres, étoffes que ses enfants allaient vendre sur les
marchés. Le prince La Pince ne décolérait pas et mettait tout en
œuvre pour les empêcher de vivre normalement, allant jusqu'à
organiser des guet-apens pour faire brûler les étoffes avant
qu'elles ne soient vendues sur les marchés.
Tant bien que mal la nouvelle vie de la
princesse Nubia seule avec ses enfants s'organisait du haut de sa
tour, jusqu'au jour où elle aperçut par sa fenêtre au loin un très
grand dragon qui n'appartenait pas à ses enfants.
C'était un magnifique dragon aux
reflets cuivrés qui volait en direction de sa tour. Il était
dragonché par un homme souriant qui s'approcha jusqu'à sa fenêtre.
L'inconnu, dont les magnifiques yeux verts brillaient de malice, lui demanda ce qu'elle faisait seule dans cette tour. Elle
lui répondit qu'elle tissait de précieuses étoffes à vendre sur
les marchés pour nourrir et éduquer ses enfants. Curieux et amusé
il se hissa par la fenêtre et entra dans la tour.
Il lui dit qu'il venait de contrées
lointaines et avait rencontré beaucoup de magnifiques princesses au
teint diaphane, qu'il en avait même croisé une qui habitait
également dans une tour (elle possédait une très très longue
chevelure qu'elle jetait par la fenêtre pour permettre à sa marâtre
de se hisser dans la tour...pffff n'importe quoi !), mais que jamais au grand jamais il
n'avait croisé de princesse aussi sombre.
Il fit le tour de la princesse et lui
demanda pourquoi elle était aussi grosse, elle lui répondit qu'elle
ne sortait jamais de sa tour. Il lui demanda pourquoi elle ne sortait
jamais de sa tour, elle lui répondit qu'elle avait peur. Il lui
demanda de quoi elle avait peur, elle lui répondit : « que
quelqu'un qui prétende encore m'aimer ou m'aider me fasse encore
plus de mal qu'il ne m'en a déjà été fait. Je suis plus en
sécurité dans ma tour, les hommes à l'extérieur semblent
particulièrement cruels.».
L'inconnu s'assit dans le fauteuil et
regarda attentivement la princesse Nubia. Il tendit sa main vers son
bras et caressa sa peau. Il fut bouleversé par la douceur de sa
peau, elle fut bouleversée par la douceur de sa caresse et à cet
instant précis ils s'aimèrent.
Il lui dit qu'il ne pourrait l'aimer
que libre et siffla son dragon. Il lui demanda de lui faire confiance
et l'installa sur son dragon avant de monter derrière elle en la
tenant fermement. Alors seulement quand elle se sentit en sécurité
la princesse Nubia ouvrit les yeux, ils volaient.
Elle en pris plein les yeux, toutes ces
couleurs, toute cette beauté, cet air enivrant, la vitesse, le
corps chaud de l'inconnu pressé contre elle et la vie qui
recommençait à circuler dans ses veines.
Le dragon se posa au milieu des champs
et la princesse Nubia put à nouveau se rouler dans l'herbe, se
baigner dans les rivières.
Doucement, patiemment, l'inconnu lui
redonna le goût de la liberté, l'encouragea dans ses entreprises,
l'emmena faire de longues balades dans la nature, la vit perdre ses
kilos de tristesse, l'aima sans jamais chercher à la dominer ou la
contrôler, il lui offrit un amour inconditionnel et lui appris la
confiance.
La princesse Nubia compris rapidement
qu'elle avait enfin rencontré le véritable amour.
Ils furent heureux et eurent beaucoup
d'enfants.
11 commentaires:
Imagine s'il fallait refaire 3 enfants...
Ce ne serait pas dégoulinante de guimauve que tu serais, mais de lait maternel bien collant! ;-)
Alors savoure, cette guimauve là est bonne pour ta santé!
C'est bon de te lire...
Lysa
Une bien belle histoire!
(on ne peut pas commenter le billet plus haut (pour se foutre une fois encore de ta midinetterie), c'est normaal?)
Une princesse qui s'expose à la Kardashian, c'est pas très clâsse.
Zozostéo :
:-)mon namoureux a aussi de grands enfants et nous sommes comblés, nul besoin de fesses à talquer, nous préférons profiter de cette nouvelle étape merveilleuse de la redécouverte du couple. Merci beaucoup, je vais savourer à donf !
Lysa et Bellzouzou :
Merci mes merveilleuses, je suis particulièrement heureuse de pouvoir partager avec vous mon bonheur.
Courageux anonyme :
Je ne vous ai ni invité, ni forcé, à me lire : ADIEU !
Ooooh, je suis ravie, ravie, ravie pour toi !!! Quelle belle histoire... je la souhaite longue et dégoulinante (de guimauve) !
Myriam :
Merci beaucoup très chère Myriam. Tes mots d'encouragement m'ont fait le plus grand bien dans les moments difficiles, alors je suis très heureuse de pouvoir partager avec toi aussi ces moments heureux.
il s'en passe des choses quand je suis en voyage..... Très heureuse pour la Princesse! Je me demande si je ne vais pas chercher un autre amour pour perdre du poids!!!
Dany :
:-) As-tu bien profité de ton voyage ? Je te maile dès que possible. Merci pour la Princesse !
La princesse avait commencé à se délester des (très nombreux) kilos de tristesse avant de rencontrer l'inconnu, toi tu es parfaite, ne change rien.
Toi t'es une vraie copine!!!!!
haaaaaaaaaaan, comment c'est trop trop trop joli ton histoire...j'en ai la chair de poule !
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