"Imaginez que vous vous donnez soudain le droit d'être furieusement heureux. Oui, imaginez une seconde que vous n'êtes plus l'otage de vos peurs, que vous acceptez les vertiges de vos contradictions. Imaginez que vos désirs gouvernent désormais votre existence, que vous avez réappris à jouer, à vous couler dans l'instant présent. Imaginez que vous savez tout a coup être léger sans être jamais frivole. Imaginez que vous êtes résolument libre, que vous avez rompu avec le rôle asphyxiant que vous croyez devoir vous imposer en société. Vous avez quitté toute crainte d'être jugé. Imaginez que votre besoin de faire vivre tous les personnages imprévisibles qui sommeillent en vous soit enfin à l'ordre du jour. Imaginez que votre capacité d'émerveillement soit intacte, qu'un appétit tout neuf, virulent, éveille en vous mille désirs engourdis et autant d'espérances inassouvies. Imaginez que vous allez devenir assez sage pour être enfin imprudent.

Imaginez que la traversée de vos gouffres en vous inspire plus que de la joie. C'était tout cela être le Zubial."

Alexandre Jardin, Le Zubial

22.3.16

Ne pas s'habituer

Quand j'ai appris aujourd'hui au travail pour les explosions à Bruxelles, ma collègue Martine était émue mais pas trop : "Ohlàlà mais tu as vu, la prochaine fois ce sera à Paris, c'est sûr".

Un peu plus tard on m'en a reparlé, brièvement, juste avant d'aller déjeuner : "que c'est triste, c'est n'importe quoi !" Mais nous sommes vite passés à autre chose parce qu'elle était drôlement bonne la mousse de foie de volaille au Porto à la cantine à midi.

Cet après-midi le logiciel a encore planté : "fait suer ! Je n'ai pas pu finir de traiter mes dossiers"
 
Bruxelles est toute proche, mais dans nos esprits semble bien éloignée.

Je ne jette la pierre à personne, moi aussi j'ai préféré voir le soleil qui brillait, savourer les bonnes nouvelles de la journée et ne pas LES laisser se nourrir de mon angoisse, mais ce n'est pas de l'indifférence c'est le refus d'accueillir cette peur.

Amis Bruxellois, je suis de tout coeur avec vous.


1 commentaire:

Anne a dit…

Tu dis vrai...