"Imaginez que vous vous donnez soudain le droit d'être furieusement heureux. Oui, imaginez une seconde que vous n'êtes plus l'otage de vos peurs, que vous acceptez les vertiges de vos contradictions. Imaginez que vos désirs gouvernent désormais votre existence, que vous avez réappris à jouer, à vous couler dans l'instant présent. Imaginez que vous savez tout a coup être léger sans être jamais frivole. Imaginez que vous êtes résolument libre, que vous avez rompu avec le rôle asphyxiant que vous croyez devoir vous imposer en société. Vous avez quitté toute crainte d'être jugé. Imaginez que votre besoin de faire vivre tous les personnages imprévisibles qui sommeillent en vous soit enfin à l'ordre du jour. Imaginez que votre capacité d'émerveillement soit intacte, qu'un appétit tout neuf, virulent, éveille en vous mille désirs engourdis et autant d'espérances inassouvies. Imaginez que vous allez devenir assez sage pour être enfin imprudent.

Imaginez que la traversée de vos gouffres en vous inspire plus que de la joie. C'était tout cela être le Zubial."

Alexandre Jardin, Le Zubial

25.4.24

Dans la série "révélations" et questions existentielles...

 Les jeunes ne machent plus de chewing-gum !!!!!

18.4.24

Et ensuite ?

Bien que j'aie très souvent plaisir à cuisiner (même si pas tout le temps), je réalise que j'ai très peu d'appareils électriques dans ma cuisine. 

La dernière fois je m'amusais à essayer de me souvenir ce que les différentes modes ont installé dans nos placards et la liste me semble sans fin : mixer, yaourtière, mixer plongeur, robot multifonction, cafetière, grille-pain, machine à pain, robot de type Maîtresse Cheffe, cafetière avec moulin intégré, tortillon, bouilloire, four spécial pommes de terre (spécificité suisse ? ), cuiseur vapeur, extracteur de jus, blender, robot pâtissier, réchauffe demi-meule à raclette (autre spécificité suisse ?), découpe jambon, couteau électrique, moulin à café électrique, confiturier électrique, sorbetière électrique, découpeur pâtes fraîches, service à raclette, service à fondue, service à fondue chocolat, gaufrier, crêpière, friteuse, batteur, rôtisseur, appareil mise sous vide, machine à churros, machine à barbapapa, machine à pop-corn, distributeur électrique de cacahuètes, micro-ondes, four électrique chaleur tournante, moulin à poivre ou sel électrique, machine à donuts, cuiseur à riz, plancha, déshydrateur, friteuse sans huile (Copyright Emma), trancheuse électrique, spiraliseur, cuillère-peseuse, alligator (Copyright Cinabre)....

La révélation

Soudainement hier soir j'ai mis le doigt sur ce qui me troublait depuis tant d'années.







10.4.24

Arrêter d'avoir peur

Il n'y a guère qu'au sujet de mes enfants que j'ai développé un sentiment d'inquiétude et parfois même de peur, mais avec le temps je réalise que je suis finalement assez peu anxieuse et souvent même je ne comprends pas les états de panique dans lesquels peuvent se mettre les personnes de mon entourage.

Je ne pense pas manquer d'empathie, mais souvent leurs réactions me semblent disproportionnées. Aussi, en tant que mère d'une hypersensible que j'aime, d'un hyperanxieux que j'aime, d'un hyperzen que j'aime et en tant qu'épouse d'un hyperstressé que j'aime, j'ai parfois l'impression d'assister à une immense pièce de théâtre.

J'essaye d'accueillir ce qu'ils ressentent, mais j'ai cessé de les pousser à relativiser, c'était contre-productif, ça les énervait plus qu'autre chose. Souvent je les agace, je vois bien qu'ils aimeraient que je sois au diapason de leurs émotions, même si je sais qu'au fond ils apprécient mon calme et aiment pouvoir se reposer auprès de moi. 

Pour Pâques nous étions tous chez ma petite sœur, qui est gravement malade. Nous avons pu nous réunir et nous resserrer autour d'elle et ses enfants, dans un cocon rassurant et plein d'amour. Ce jour-là tout le monde était parfaitement calme, même si nous étions tous inquiets. Nous avons beaucoup ri, presque pas pleuré et je me suis fait la réflexion que dans les moments importants nous sommes tous au même rythme, dans la même émotion et que nos cœurs battent à l'unisson.

11.3.24

Ma prochaine rencontre

J'ai eu la chance de croiser dans ma vraie vie Jean-Jacques Goldman (attention, je n'ai pas dit que nous étions partis en vacances ensemble), Michael Jordan (qui cependant ne m'a pas invitée sur son yacht), Erik Orsenna (qui ne m'a pas conviée à un atelier d'écriture), Mads Mikkelsen (le temps de le protéger des remontrances de notre chère Bellzouzou) et, pour rappel, récemment M m'a foncé dessus
Comme j'ai fini par croiser tous les hommes que j'admirais, dont un sur lequel je fantasmais ouvertement (avec l'accord de mon amoureux, qui, homme de peu de foi, ne croyait pas en mon pouvoir magique), je ne peux passer sous silence mon dernier rêve.

Figuraçionnez-vous, mes damnes zé mes cieux, que dans ce rêve très doux dont je me souviens parfaitement (signe fort), je me rendais à un concert en Californie, entendais chanter sur une grande scène un sémillant jeune homme, plus connu comme acteur que comme chanteur, et ledit acteur tombait éperdument amoureux de moi. Et moi de lui aussi, à priori.
Nous vivions une torride, sensuelle et magnifique histoire d'amour sans fin, en toute simplicité, sur une plage au soleil, dans le plus simple appareil.
Comme mes rêves s'avèrent plutôt arrangeants, il m'était d'une fidélité inédite, car, habituellement entouré de créatures de magazines toutes refaites chez les mêmes chirurgiens, il était follement séduit par mon naturel, la douceur et le délicieux parfum de ma peau, ainsi par l'originalité de mes vergetures, qu'il n'avait jamais vues à Hollywood : my wonderful natural tatoos ! 

Vous allez me dire, et ton amoureux alors ?

J'imagine que, beau prince, il s'inclinait devant l'évidence de notre amour et entamait une magnifique histoire avec Nathalie Portman ou qu'il était mort quelques mois auparavant d'un infarctus, et j'étais inconsolable, raison pour laquelle mes adorables amies m'avaient emmenée en voyage en Californie pour me changer les idées*.

Le seul vrai souci avec mes rêves prémonitoires, c'est qu'ils peuvent se produire sous 2 jours, 2 mois ou 10 ans.

Bon, sait-on jamais, je file me faire-faire le maillot dare-dare !

Jason, je suis prête !



*Par souci d'honnêteté, au réveil, j'ai prévenu mon amoureux que je serai sans doute amenée à le quitter pour vivre une incroyable histoire d'amour avec Jason Momoa. Il s'est contenté de soupirer en secouant la tête, mais je l'ai tout de même senti plus inquiet que quand je lui parlais de M, avant qu'il ne me tombe dans les bras l'été dernier.

29.2.24

Vive le 29 février !

C'est un 29 février que j'aurai payé le loyer de Petitout, ce qui est à la fois rare mais pourtant pas exceptionnel, étant donné que je paye le loyer de mon plus jeune enfant le dernier jour de chaque mois.

Ce qui est plus exceptionnel, c'est le nombre de bonnes nouvelles reçues ce jour-là. 

Mon amie C, qui peinait à trouver un logement avec un montant de loyer et de charges auquel elle puisse faire face dans la seconde plus chère ville de France et en élevant seule son fils, a reçu le coup de fil qu'elle n'espérait plus. C'est avec grand plaisir que je l'aiderai à s'installer dans quelques semaines.

J'ai trouvé les coordonnées d'un entraîneur de basket qui a beaucoup compté pour moi et qui semblait réellement heureux de m'entendre. Nous avons discuté deux bonnes heures, il m'a donné des nouvelles de nos connaissances communes et je suis repartie plus de trente ans en arrière.

Il était terriblement ému que je l'invite à mon anniversaire et plus encore en réalisant quel âge je fêterai. Il ne m'a pas vu vieillir, il garde l'image de mes 15 ans, c'est amusant.

Alors, j'ai téléphoné à plein de copines de l'époque qui le connaissent bien et nous avons décidé d'essayer de retrouver la forme avant de se revoir et on a ri, on s'est moquées, ce soir c'est sûr j'avais 15 ans.

Vivement mes 19 ans et le lot de bonnes nouvelles que m'apportera le prochain 29 février. 

8.2.24

Le romantisme n'est pas mort

L'année prochaine mon blog aura 20 ans*, ce qui signifie que les plus courageux d'entre vous lisent mes nevrosiades depuis plus d'une majorité. 

Vous n'êtes donc pas sans savoir que par chez nous la mort et les obsèques ne sont pas un tabou, même si j'ai été surprise de mon manque de sérénité bouddhiste cet automne, quand j'ai cru ma dernière heure arrivée.

À ce moment précis j'ai compris que les principes sont une chose et que la réalité en est une autre. Mes proches savent désormais que le moment venu il faudra à minima m'assommer, voire me droguer lourdement à mon insu. C'est un fait, plutôt que d'accepter de quitter le monde dans un sourire lumineux, je m'accrochais à la vie, comme les morpions aux poils pubiens de Sophie D, 5ème B, après qu'elle soit allée acheter un Levi's d'occasion aux puces de Saint Ouen, les biens nommées.

Après cette alerte, nous avons encore passé un cap et décidé de louer une concession funéraire. Bien entendu, la reine mère y vit une nouvelle invitation à squatter chez nous et demanda si sa dépouille y serait la bienvenue. Aux termes de longues tractations, nous convînmes qu'elle serait sans doute plus facile à côtoyer dans la mort que dans la vie, aussi nous acceptâmes**. 

Alors que ce projet était initialement pour moi le comble du romantisme : reposer ensemble près l'un de l'autre pour l'éternité mon amoureux et moi, comme nous étions tous réunis lorsque nous en avons parlé, ça a rapidement tourné en réunion d'acquisition d'un meublé touristique en timeshare.

Sans compter que d'autres questions se sont ensuite bousculées dans ma tête : et si nous nous séparons après avoir signé le contrat, faudra t'il faire préciser dans le jugement de divorce que je souhaite qu'il aille reposer ailleurs ? Existe t'il des procédures d'expropriation funéraire ? 

J'ai aussi repensé à cette très gentille mère d'un camarade de classe de mon enfant, qui avait donné un de ses reins à son mari, qui sinon serait mort. Mari qui, en guise de remerciement, s'était mis à maltraiter sa femme. J'avais souvent émis le vœux à l'époque, qu'elle puisse récupérer son rein et le laisser crever. 

Bref ! Il s'est avéré que le sujet remuait les méninges plus que je ne l'aurais soupçonné. 

C'est d'ailleurs à cette époque que j'ai relu avec délectation, "changer l'eau des fleurs", même si à la seconde lecture, tout semble un peu trop cousu de fil blanc. 

Mais revenons à nos brebis (à bas le patriarcat ovin !), donc, si mon amoureux, qui adore sa belle-mère, n'a pas pris ombrage de sa présence dans notre dernière demeure, il s'est par contre montré inflexible sur le choix des autres co-locataires***.

Il m'a clairement accusée de vouloir transformer notre concession en auberge espagnole, a exigé de donner son accord pour chaque futur occupant et s'est même opposé à ma créativité artistique pour le dessin de la stèle.

Je lui ai rappelé que jusqu'à récemment, son seul souhait concernant les dispositions à prendre pour son corps débarrassé de ses 21 grammes d'âme, était de l'accrocher nu sur un arbre afin qu'il soit mangé par les oiseaux.

Il m'a rappelé que c'était la seule option un tant soit peu écologique qu'il lui restait, étant donné que je m'opposais à la crémation et que les cercueils en carton n'étaient pas acceptés par les pompes funèbres.

Aussi, avant que la situation ne s'envenime, nous avons décidé d'attendre le rendez vous en mairie, pour prendre connaissance du règlement du cimetière, avant d'échafauder quelque plan irréalisable. 

Il n'empêche, je l'ai trouvé drôlement sexy, cet homme au demeurant raisonnable et grand taiseux devant l'éternel, quand il s'emportait et s'exprimait avec véhémence sur le bien mourir ensemble et la cohabitation funéraire bienveillante.

Serait-il devenu aussi fou que moi ?


*En mars 2025 : grosse blogorencontre-fiesta à la capitale !

**Etant bien entendu que si ma mère y a sa place, mon père aussi, nous allons prendre la concession King size.

***Je lui ai dit que ce serait une bonne idée que nos ex soient enterrés avec nous afin de faciliter les trajets à nos enfants, il n'était pas d'accord.

19.1.24

Sur le chemin de la sagesse

Ces derniers mois nous avions prévenus famille et amis qu'en 2024 nous n'accepterions aucune invitation et n'inviterions personne, sauf pour une occasion très spéciale cette année et les anniversaires de ma dream team.

Personne n'y croyait mais je tiens bon, moi la gardienne du planning et la cheffe du protocole, et comme c'est agréable !!!

Je ne ressens plus aucune pression sociale, plus d'injonctions et c'est psychologiquement si apaisant que je regrette de ne pas l'avoir fait plus tôt.

Plusieurs fois mon amoureux m'a demandé inquiet "qu'est ce qu'on a de prévu le week-end prochain" et à chaque que je lui ai répondu "rien", je l'ai senti plus inquiet encore.

J'ai supprimé mes groupes Whats*App, mis ma page Facebook en pause et savoure le bonheur de ne vraiment rien prévoir d'autre le dimanche que me balader à pieds, lire et boire du thé au coin du feu***, ça fait un bien fou.

L'étape suivante, réussir à éteindre mon téléphone portable pour être injoignable toute une journée sans être stressée. 

***Bon, en vrai, j'ai entrepris de faire un grand rangement (avec tri et dons) et même si c'est fatiguant, ça fait également un bien fou.